Pari raté pour la Vivaldi : pas d’accord cette année avec Engie sur la prolongation du nucléaire

Le gouvernement fédéral et le géant français de l’énergie Engie ne sont pas parvenus à un accord sur la prolongation de la durée de vie des deux plus jeunes réacteurs nucléaires de notre pays, malgré d’intenses négociations au cours de la dernière semaine de l’année et jusqu’à ce samedi après-midi.

Pourquoi est-ce important ?

Le gouvernement De Croo ne respecte donc pas le délai qu'il s'est lui-même fixé, à savoir le 31 décembre. Un accord reporté à l'année prochaine, parmi plusieurs autres.

L’essentiel : le gouvernement fédéral a décidé au printemps de maintenir finalement les deux plus jeunes réacteurs nucléaires, Doel 4 et Tihange 3, ouverts dix ans de plus que prévu, jusqu’en 2035. Cela devrait garantir la sécurité de l’approvisionnement. Mais les négociations avec l’opérateur Engie sur les coûts associés et la gestion des déchets nucléaires ne sont toujours pas terminées.

L’explication :

  • « De nombreuses avancées ont pu être réalisées ces derniers jours, sur un nombre conséquent de points cruciaux, ce qui réjouit les deux parties. Un délai est néanmoins nécessaire pour parvenir à un accord qui satisfait entièrement les deux parties », a déclaré le gouvernement fédéral par communiqué.
  • Et d’ajouter : « Le gouvernement fédéral et Engie ont, dès lors, décidé de prolonger les discussions en cours dans les prochains jours. L’objectif reste d’aboutir rapidement à un accord permettant la prolongation de la durée de vie des réacteurs de Doel 4 et Tihange 3 pour 10 ans. Cet objectif est partagé tant par le gouvernement fédéral que par Engie. »

Zoom arrière : une échéance politique manquée (parmi d’autres).

  • Les experts affirment que le gouvernement fédéral a plus besoin de l’accord qu’Engie, qui est donc en position de force lors des négociations.
  • Le gouvernement s’était imposé ce délai, à savoir boucler les négociations le 31 décembre 2022, lui-même. Ce n’est d’ailleurs pas le seul dossier que le gouvernement ne parvient pas à conclure pour cette date.
    • Il y a par exemple la réforme fiscale qui veut revoir les seuils d’imposition, les pensions, le marché du travail et l’objectif du taux d’emploi de 80%, les accises pour compenser, ou non, la baisse de la TVA sur l’énergie… Tout était comme implicitement attendu avant la fin de l’année, mais a été reporté de manière implicite aussi. Le nouveau délai attendu est mars.
    • Le seul accord conclu en cette fin d’année est la réforme du droit d’auteur. Un texte qui reste néanmoins flou, se perdant dans un brouillard sémantique. Même la secrétaire d’Etat au Budget, Alexia Bertrand, à la sortie de la séance, ne pouvait en expliquer le contenu. Un flou que les partenaires de coalition interprètent à leur avantage.
  • Bref, c’est un pari raté à haute valeur symbolique. La fumée noire avec Engie sur la prolongation du nucléaire, le seul délai que le gouvernement semblait réellement vouloir respecter en cette fin d’année, soulèvera, encore plus, la question si la Vivaldi peut encore parvenir à conclure des accords.