Parfum de crise chez Polestar

Le constructeur suédois de véhicules électriques revoit ses estimations de production à la baisse pour cette année et annonce des licenciements. Le début de production du nouveau modèle doit être reporté à l’année prochaine. Le contexte est également difficile pour la start-up.

Dans l’actu : les résultats trimestriels de la marque suédoise, publiés ce jeudi. Elle profite de l’occasion pour faire quelques annonces, notamment sur une revue à la baisse de la production et une vague de licenciements.

  • De 80.000 véhicules initialement prévus pour 2023, Polestar estime désormais n’en produire plus que 60 à 70.000, rapporte Reuters.
  • Le constructeur de véhicules électriques va aussi se séparer de 10% de sa main-d’œuvre.
  • Nouvelles mal accueillies à Wall Street : l’action a perdu plus de 13% ce jeudi.

Contexte difficile pour les petits acteurs du marché

En cause : retardement de la production du nouveau modèle et contexte macro difficile.

  • Il y a d’abord le retardement du début de la production de la Polestar 3, le nouveau SUV. Prévu vers le milieu de l’année, il faudra désormais patienter jusqu’au premier trimestre de l’année prochaine.
    • Polestar indique ne pas être directement responsable de ce retardement. Le véhicule est produit par les usines de Volvo et ce dernier doit d’abord davantage « développer et tester son software ».
  • Ensuite, il y a contexte dans lequel la start-up évolue. Elle remarque une compétition accrue, autant des marques chinoises que des marques traditionnelles qui sont de plus en plus présentes sur le marché. Tesla, avec sa guerre des prix, a également mis un coup de pression au fabricant suédois, tout comme les taux d’intérêt plus élevés.
    • Polestar n’est ainsi pas la seule start-up à connaître des difficultés et à devoir licencier du personnel. C’est aussi le cas des petits acteurs américains, comme Lucid.

Le détail : quelques éléments rassurants du côté des finances.

  • Polestar a toujours plus de 880 millions de dollars de liquidités sous la main. C’est un élément auquel les marchés sont très regardants, chez ces start-ups, car elles ne sont pas toujours rentables et les conditions de financement deviennent de plus en plus difficiles (à cause de la hausse des taux d’intérêt et de la crise bancaire).
    • De fait, Polestar a perdu près de 200 millions de dollars sur le premier trimestre. Ce qui est déjà moins qu’il y a un an, lorsque la marque faisait part d’une perte de près de 260 millions de dollars de pertes.
  • Pour 2023, la start-up suédoise indique avoir assez de liquidités. Mais pour les années suivantes, de nouveaux tours de table devraient être nécessaires.

Plus