Le paracétamol jusqu’à cinq fois moins cher aux Pays-Bas qu’en Belgique : « Laissez les magasins vendre des médicaments sans ordonnance pour maintenir les prix bas »

La chaîne de magasins néerlandaise Kruidvat se prononce en faveur de la vente de médicaments sans ordonnance par les drogueries dans une tribune publiée par Het Laatste Nieuws. « L’ouverture du marché, de manière responsable, rendrait les soins de santé en Belgique plus abordables et plus accessibles », affirme-t-elle.

Pourquoi est-ce important ?

Depuis quelque temps, Kruidvat est autorisé à vendre des médicaments soumis à prescription, comme le paracétamol, aux Pays-Bas. Mais pas en Belgique.

Dans l’actualité : plusieurs médicaments en vente libre dans notre pays coûtent plusieurs fois plus cher de ce que les consommateurs néerlandais doivent mettre sur la table. Selon Kruidvat, les prix resteront élevés dans notre pays tant que ce marché ne sera pas ouvert à d’autres acteurs.

  • Dans une interview accordée à Het Laatste Nieuws, Bert Verhoef, directeur général de Kruidvat Belgique, cite l’exemple du paracétamol. « La version belge est jusqu’à cinq fois plus chère qu’une version comparable aux Pays-Bas. »
  • « L’ouverture du marché, de manière responsable, rendrait les soins de santé en Belgique plus abordables et plus accessibles. Et cela est plus important que jamais en période d’inflation« , ajoute-t-il.

Une proposition qui ne fait pas l’unanimité

Opposition : les pharmaciens ne sont pas du tout favorables à la proposition de Kruidvat.

  • Koen Straetmans, président de l’Association Pharmaceutique Belge, souligne que les médicaments doivent au contraire être vendus par les pharmaciens, « parce que ce sont des experts ».
  • Pour sa part, Verhoef rappelle que Kruidvat souhaite faire appel à des pharmaciens qualifiés pour conseiller correctement les clients. Straetmans rejette cette idée : « Un pharmacien suit cinq années d’études universitaires et est prêt à évaluer des plaintes spécifiques. Il a déjà été démontré qu’aux Pays-Bas, les pharmaciens ne peuvent pas offrir un soutien suffisant. C’est pourquoi nous ne sommes pas du tout disposés à céder de la place ».
  • Le président de l’Association Pharmaceutique a ajoute qu’il existe des alternatives moins chères pour plusieurs médicaments dans notre pays.

Frank Vandenbroucke (Vooruit), ministre de la Santé, est également réticent à l’idée de laisser les drogueries vendre des médicaments sans ordonnance.

  • « Vendre des médicaments n’est, pour l’instant, pas la même chose que de vendre, par exemple, des détergents ou des déodorants », estime-t-il « Libéraliser complètement ce marché n’est pas dans l’intérêt des patients. Après tout, c’est de la santé des gens qu’il s’agit. »

MB

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