En Chine, on peut maintenant payer avec son visage

En Chine, en matière de moyen de paiement, on commence à délaisser son smartphone. En effet, des plates-formes telles qu’Alipay et WeChat Pay, détenues respectivement par Ant Financial et Tencent, sont actuellement en train de banaliser la reconnaissance faciale. 

Alipay et WeChat Pay se targaient déjà d’être les deux plus grands réseaux de paiement mobiles chinois. Désormais, elles se font concurrence sur la nouvelle phase d’une société sans espèces : le paiement par reconnaissance faciale. Dans ce domaine, elles se livrent actuellement une course pour être celle qui proposera ce moyen de paiement dans le plus grand nombre de points de vente possible à travers le pays.

Une technologie déjà mature en Chine

Cette technologie leur permet en effet d’accélérer les ventes et d’améliorer leur efficacité. En décembre dernier, Alipay, qui compte déjà près de 700 millions d’utilisateurs en Chine, a été le premier à lancer une plate-forme de paiement basée sur la reconnaissance faciale. Dès le mois de mars de cette année, WeChat Pay lui a emboîté le pas, avec un système comparable.
Même si la reconnaissance faciale nous semble encore futuriste, elle a déjà atteint une certaine maturité en Chine, indique Zheng Qingzheng, analyste au Suning Financial Research Institute. Selon lui, elle devrait même s’imposer comme la norme pour les transactions mobiles à l’avenir.

En Chine, la technologie de reconnaissance faciale est déjà très courante. Elle est notamment utilisée pour la protection des bâtiments publics et des entreprises, pour certains transports publics, et même dans certaines toilettes publiques, pour distribuer le papier hygiénique, par exemple. Alibaba et Tencent ont également investi dans des sociétés spécialisées dans d’autres applications de reconnaissance faciale.

A elles seules, Alipay et de WeChat Pay couvrent actuellement près de 90 % du marché chinois des paiements mobiles. Mais la croissance du nombre d’utilisateurs et du volume des transactions commencent à se ralentir. La technologie de la reconnaissance faciale devrait donc permettre d’enrayer ce déclin.

Les clients apprécient la reconnaissance faciale

Aucune des deux parties n’a révélé le nombre de commerces ayant adopté cette technologie. Une succursale de Kentucky Fried Chicken (KFC) à Hangzhou a été le premier établissement en Chine à utiliser le système Alipay pour les paiements avec reconnaissance faciale. Hangzhou est en effet la ville où est installé le siège social d’Ant, la maison-mère.

Mais la reconnaissance faciale est déjà présente sur un grand nombre de distributeurs automatiques, dans les supermarchés, et même dans quelques hôpitaux. La chaîne de boulangerie Wedome l’a déployée dans 300 de ses points de vente, et selon les porte-parole de la société, elle a permis d’accroître l’efficacité des caissiers humains de plus de 60 %. D’après lui, dans certains des établissements de la chaîne, ce sont plus de 70 % des clients qui l’utilisent pour leurs paiements. 

Selon une étude menée en 2018 par l’Association chinoise de paiement et de compensation, 85 % des utilisateurs de paiement par smartphone étaient prêts à utiliser des moyens biométriques, dont la reconnaissance faciale, pour régler leurs achats. Néanmoins, 70 % citaient tout de même les problèmes de confidentialité de leurs données personnelles qui y sont associés. D’autres soulignaient qu’ils trouvaient que cette technologie était en fin de compte moins pratique que prévu. En particulier, ils déploraient les échecs de la technologie, et la nécessité d’effectuer plusieurs tentatives dans certains cas pour que le paiement soit effectif. 

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