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« Les moteurs internes ne sont pas assez solides et la demande est insuffisante » : voici le verdict officiel de l’économie chinoise, par Pékin

« Les moteurs internes ne sont pas assez solides et la demande est insuffisante » : voici le verdict officiel de l’économie chinoise, par Pékin
(Photo by VCG/VCG via Getty Images)

Où en est la relance de la Chine, après l’abandon des confinements en décembre ? Voilà une question qui anime les milieux économiques. Pékin vient maintenant donner une réponse officielle, et le constat n’est pas des plus positifs.

Pourquoi est-ce important ?

Une économie chinoise faible, c'est un bien et un mal pour l'Occident. Elle importe moins depuis l'Europe, mais d'un autre côté, sa demande en énergie est moins élevée, ce qui permet de limiter ou d'éviter une hausse des prix.

Dans l’actu : une réunion, ce vendredi, du Politburo du parti communiste chinois, la plus haute instance décisionnelle du pays, sur l’économie.

  • Un constat sans appel : « À l’heure actuelle, l’évolution positive de l’économie chinoise s’apparente avant tout à une reprise. Les moteurs internes ne sont toujours pas solides et la demande reste insuffisante », explique un communiqué, repris par CNBC.
  • Et d’ajouter : « La transformation et la modernisation de l’économie se heurtent à de nouvelles résistances, et la promotion d’un développement de haute qualité doit encore surmonter de nombreuses difficultés et défis. »
    • « Développement de haute qualité », voilà le nom de mission pour l’économie, lancé par le nouveau Premier ministre Li Qiang lors de son discours inaugural, mi-mars. Il annonçait plus de marge pour le développement des entreprises privées, entre autres.

Le détail : un appel aux entreprises privées ?

  • Ici, par moteurs internes qui ne sont pas assez solides, Pékin désignerait les entreprises privées. Elles n’investiraient pas assez. Mais le Politburo veut chercher des moyens pour stabiliser et améliorer la situation. C’est comme ça que Bruce Pang, économiste en chef et spécialiste de la Chine pour JLL, l’entend, explique-t-il à CNBC.

Zoom arrière : les données économiques.

  • La Chine a connu une croissance de 4,5% au premier trimestre, un chiffre plus élevé que les estimations et qu’ailleurs dans le monde.
  • Mais d’autres données sont moins positives : l’inflation est si basse qu’elle pourrait faire basculer l’économie dans la déflation (et la récession). Ce qui indique que la consommation interne est loin d’être au plus beau fixe. Tout comme la demande extérieure, qui fait d’ailleurs chuter les bénéfices des industriels chinois.

À l’avenir : comment renouer avec la croissance ?

  • Pékin veut relancer la machine. Plusieurs fils rouges ont été décidés lors de la réunion.
    • Il faudrait par exemple s’attaquer au chômage, surtout des jeunes diplômés (près de 20% sont sans emploi).
    • Il faudrait aussi relancer la consommation, mais sans politiques fiscales ou monétaires.
  • Le Politburo s’est aussi penché sur des domaines liés, comme l’énergie et l’IA.
    • Pour le premier, la Chine veut développer plus de stations de recharge pour des véhicules électriques et améliorer le réseau électrique. Une augmentation du parc nucléaire est d’ailleurs aussi sur la table : la capacité pourrait être multipliée par 7 jusqu’à 2060.
    • Pour le deuxième élément, le pays devrait « attacher de l’importance à l’IA générale ». Il faudrait miser sur l’innovation, mais aussi la prévention des risques. Les géants chinois du numérique, comme Baidu et Alibaba, essaient d’ailleurs de rattraper ChatGPT.
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