L’OPEP annonce une réduction surprise de sa production : les prix du pétrole bondissent

En octobre dernier déjà, l’OPEP avait annoncé une réduction de 2 millions de barils par jour. Si à l’époque l’impact potentiel semblait limité, cette nouvelle réduction pourrait faire beaucoup plus mal aujourd’hui.

L’actualité : les contrats à terme sur le pétrole brut ont bondi de 5 % à l’ouverture, suite à l’annonce surprise de l’OPEP de réduire sa production de 1,16 million de barils par jour.

Le détail : Les prix du pétrole pourraient à nouveau dépasser la barre des 100 dollars le baril, a estimé l’analyste de CMC Markets, Tina Teng, auprès de CNBC, alors que la Chine cherche à relancer sa machine.

  • Les prix du brut Brent ont grimpé de 5,07 % à 83,95 dollars le baril, en réaction à cette nouvelle, alors que ceux du brut US West Texas Intermediate ont bondi de 5,17 % à 79,95 dollars le baril.

Zoom arrière : à la surprise générale, l’Arabie Saoudite a fait part des projets des membres de l’OPEP de réduire volontairement leur production de pétrole de mai à fin 2023, affirmant qu’il s’agissait d’une « mesure de précaution » visant à stabiliser le marché pétrolier.

  • Une annonce qui fait suite à la décision de la Russie de réduire sa production de pétrole de 500.000 barils par jour jusqu’à la fin de l’année, a indiqué le vice-premier ministre russe, Alexander Novak.
    • Une décision qui s’inscrit évidemment dans la volonté de représailles de la Russie face aux sanctions occidentales.
  • Plusieurs autres états membres de l’OPEP ont suivi la décision de la Russie, notamment l’Arabie saoudite (-500.000), les Émirats arabes unis (-144.000), le Koweït (-128.000), l’Oman (-40.000), l’Irak (-210.000), l’Algérie (-48.000) et le Kazakhstan(-78.000).

Des effets possibles sur l’inflation

  • En réduisant leur production, les membres de l’OPEP+ cherchent à profiter d’une demande en hausse, suite à la reprise de la Chine.
  • Mais leur décision ne fait que renforcer les inquiétudes concernant une possible récession mondiale.
    • Les craintes de prix plus élevés pourraient en effet pousser les banques centrales à poursuivre leur bataille agressive contre l’inflation, en continuant à augmenter leur taux d’intérêt, alors que beaucoup s’attendaient à une accalmie en raison de la récente crise bancaire.

« Des prix plus élevés [du baril] pourraient réduire une partie de la demande de brut et exacerber l’inflation tenace que les banques centrales tentent de combattre, ajoutant aux risques de récession »

Vandana Hari, fondatrice basée à Singapour de la société de conseil en pétrole Vanda Insights, à Bloomberg.

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