Un pays membre de l’OPEP claque la porte : « Cela ne sert plus nos intérêts »

C’était dans l’air depuis quelques semaines, c’est désormais officiel. L’Angola quitte l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

Pourquoi est-ce important ?

Le départ de l'Angola est symptomatique de la mauvaise ambiance qui règne depuis de nombreux mois au sein de l'OPEP. Alors que l'organisation n'arrive plus à avoir autant de poids qu'avant sur les prix du pétrole, les désaccords en son sein se multiplient.

Dans l’actu : l’Angola quitte l’OPEP.

  • Le ministre angolais du Pétrole l’a annoncé à l’agence de presse locale ANGOP. L’Angola avait rejoint le cartel pétrolier en 2007.

Les détails : pas vraiment une surprise.

  • « Nous pensons qu’à l’heure actuelle, l’Angola ne gagne rien à rester dans l’organisation et, pour défendre ses intérêts, il a décidé de la quitter », a annoncé Diamantino de Azevedo.  « Quand nous sommes dans des organisations et que nos contributions, nos idées, ne produisent aucun effet, le mieux est de se retirer ».
  • Le ministre n’a pas donné davantage de détails. Cette décision est plus que probablement liée au désaccord entre son pays et l’OPEP au sujet des quotas de production.
  • En juin, le pays africain avait déjà montré son mécontentement face à la limite que l’organisation lui avait fixée.
  • Il y a quelques semaines, c’était principalement à cause de ce dossier qu’une réunion de l’OPEP+ avait été reportée. À son issue, l’Angola s’était vu imposer un nouveau quota. À la sortie de la réunion, le représentant angolais avait signalé que son pays ne les respecterait pas.
    • Au lieu des 1,11 million de barils par jour demandés par l’OPEP, l’Angola en pompera 1,18 million en 2024, avait-il annoncé.

Le Brésil ne remplacera pas l’Angola au sein de l’OPEP

Le contexte : d’autres pays africains sont mécontents.

  • Deux autres pays africains, le Nigeria et le Congo, ont déjà fait part de leur désaccord vis-à-vis des quotas imposés par l’OPEP. Ces derniers n’ont pas encore marqué une opposition aussi vive que l’Angola, mais leurs prochaines annonces seront forcément suivies de près.
    • D’autant plus que le gouvernement nigérian a récemment fait savoir à son tour qu’il comptait dépasser le quota (1,5 million de b/j) imposé à son pays lors de la dernière réunion de l’OPEP.
  • Dans le sens inverse, le cartel pétrolier va bientôt être renforcé par le Brésil. Mais ce dernier ne remplacera pas numériquement l’Angola, puisqu’il a déjà précisé qu’il ne rejoindrait que l’OPEP+, et non l’OPEP.
    • Les pays seulement membres de l’OPEP+ ne sont pas du tout tenus de suivre les décisions prises par l’organisation.
    • « Il n’y aura pas de quota », a prévenu Jean Paul Prates, CEO du géant pétrolier brésilien Petrobras. « Nous ne ferions jamais partie d’une organisation qui imposerait des quotas (de production) au Brésil. Petrobras est une société cotée en bourse et nous ne pouvons pas avoir de quotas. »
  • L’OPEP va donc se retrouver à 12 membres au lieu de 13. Le dernier pays à l’avoir quittée était le l’Equateur, en 2020.
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