L’OPEP+ augmente fortement sa production pétrolière en août


Principaux renseignements

  • L’OPEP+ augmente sa production de 548 000 barils/jour en août.
  • La décision dépasse les attentes des analystes et vise à accroître les parts de marché.
  • L’alliance invoque des perspectives économiques stables et des indicateurs de marché sains.

L’alliance OPEP+ a décidé samedi d’augmenter sa production pétrolière de 548 000 barils par jour en août. Ce chiffre est nettement supérieur aux 411 000 barils anticipés par les analystes, basés sur les objectifs de production des mois précédents. L’alliance justifie cette décision par des perspectives économiques mondiales stables et des fondamentaux de marché solides, comme des stocks pétroliers bas.

Le pétrole comme arme de marché

Pour Jorge Leon de Rystad Energy, cette augmentation envoie un signal clair : l’OPEP+ choisit résolument d’étendre ses parts de marché. Ce changement de cap soulève deux questions cruciales. Premièrement : le groupe visera-t-il prochainement le plafond de production suivant de 1,66 million de barils/jour, une fois les 2,2 millions de barils de réductions volontaires totalement annulées ? Deuxièmement : la demande sera-t-elle assez forte pour absorber cette offre supplémentaire ?

Pression sur les prix malgré les tensions géopolitiques

Les prix du pétrole restent relativement stables (66-68 dollars/baril, soit 56-58 euros) malgré les tensions géopolitiques. Les incertitudes au Moyen-Orient, la trêve fragile entre l’Iran et Israël, et les conflits persistants en Ukraine et en Libye maintiennent pourtant les marchés sous tension. Giovanni Staunovo, analyste chez UBS, souligne que le Kazakhstan et l’Irak dépassent leurs quotas de production depuis des mois. Leur surproduction pourrait expliquer la décision d’accélérer la fin des restrictions.

Tensions récentes et changement de politique

Cette annonce fait suite à un bref conflit de 12 jours entre l’Iran et Israël. Durant cette période, les prix du pétrole avaient brièvement dépassé 80 dollars/baril (68 euros), par crainte d’un blocage du détroit d’Ormuz, un passage stratégique représentant 20 pour cent des exportations mondiales de pétrole.

Le groupe élargi OPEP+ (incluant les membres de l’OPEP et leurs alliés) avait instauré des limites de production en 2022 pour soutenir les prix. Mais en mai, un revirement surprise est venu de l’Arabie saoudite et de sept autres membres, annonçant une forte hausse de production qui a fait chuter les cours.

Stratégie saoudienne : mettre la pression

Depuis, les prix se sont stabilisés entre 66 et 68 dollars/baril (56-58 euros). En augmentant à nouveau la production, l’Arabie saoudite semble vouloir serrer la vis aux pays ne respectant pas leurs quotas. Des prix plus bas signifient en effet moins de profits pour les surproducteurs.

Selon Bloomberg, la hausse réelle de production en mai n’a été que de 200 000 barils/jour, malgré le doublement des quotas. Preuve que le respect des engagements compte autant que les décisions officielles. (uv)

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