On sait désormais où Huawei compte construire sa nouvelle usine pour la 5G européenne

C’est finalement la France qui est l’heureuse élue pour accueillir l’usine de 5G made in Europe du constructeur chinois. Une manœuvre censée rassurer les dirigeants européens sur les risques pour la sécurité.

Les échanges entre Huawei et les États-Unis n’en finissent plus, Donald Trump accusant tous les deux jours l’entreprise chinoise d’espionnage. Les pressions américaines pour faire interdire le constructeur dans les pays du bloc se soldent pour l’instant par un échec, en tout cas au Royaume-Uni. Mais les États-Unis ne comptent pas lâcher l’affaire si vite, le combat pour empêcher les Britanniques d’utiliser la firme pour ses réseaux 5G continue. Huawei ne compte pourtant pas se laisser faire.

Au début du mois, le vice-président du groupe pour l’Europe, Abraham Liu, réaffirmait l’engagement du constructeur sur notre continent en y implantant des unités de production. ‘La 5G pour l’Europe conçue en Europe’, qu’il disait.

Un milliard d’euros de chiffre d’affaire annuel

Aujourd’hui, on sait que ce sont nos voisins français qui auront l’honneur d’accueillir cette nouvelle unité de production. Avec 500 nouveaux emplois à la clé. Liang Hua, le président de Huawei, a par ailleurs indiqué que son entreprise investirait 200 millions d’euros dans la première phase de mise en place de l’usine d’équipements mobiles.

‘Ce site va fournir tout le marché européen, pas seulement celui de la France’, a déclaré Liang lors d’une conférence de presse, rapportée par Reuters. ‘Les activités de notre groupe sont mondiales et pour cela nous avons besoin d’une empreinte industrielle mondiale.’ L’usine française sera le deuxième site de production de Huawei en dehors de la Chine et générera un milliard d’euros de chiffre d’affaires par an.

La technologie 5G devrait permettre de réaliser un pas de géant en avant en termes de vitesse et de capacité de communication. On attend aussi une augmentation exponentielle des connexions entre les milliards d’appareils, des réfrigérateurs intelligents aux voitures sans conducteur, qui devraient fonctionner sur les réseaux 5G. Bienvenue dans le futur.

Méfiance

On ignore encore comment a réagi Emmanuel Macron à la nouvelle. Si le président français a fait de l’œil aux investisseurs étrangers, il a aussi averti sur l’empiétement de la Chine dans l’économie européenne.

Si a France n’a pas encore déployé ses réseaux 5G, le sujet fait déjà débat dans l’Hexagone. Le premier opérateur mobile français (et contrôlé par l’État), Orange a déjà jeté son dévolu sur les rivaux européens de Huawei, Nokia et Ericsson. Deux entreprises dans lesquelles les États-Unis pourraient par ailleurs prendre des participations pour créer un rival digne de ce nom au constructeur chinois. De leur côté, les plus petits opérateurs Bouygues Télécom et SFR demandent à Paris de clarifier sa position sur Huawei, leurs réseaux reposant largement sur l’entreprise chinoise.

Pour l’instant, la France a assuré qu’elle ne ferait aucune discrimination à l’encontre d’un fournisseur… Mais exige qu’ils soient tous contrôlés afin d’obtenir le feu vert de l’agence de cybersécurité, qui examine les équipements Huawei. Selon Reuters, certaines sources craignent toutefois que la société chinoise ne soit interdite dans la pratique, même si aucune interdiction formelle n’est annoncée.

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