De nouveaux océans à découvrir dans notre système solaire ? Pourquoi la NASA s’intéresse tant à Uranus

« L’eau c’est la vie » : cette maxime est un peu réductrice, mais il n’empêche que H2O à l’état liquide semble bel et bien une nécessité pour que celle-ci apparaisse, et donc un bon premier indice pour savoir où chercher. Or, l’eau liquide semble beaucoup moins rare que ce qu’on pensait, y compris au sein de notre propre système stellaire, qu’on imaginait pourtant bien connaître.

Deux des lunes d’Uranus pourraient bien contenir un océan liquide souterrain

  • On connait plutôt mal Uranus, la septième planète de notre système solaire en partant de notre étoile. Cette géante de glaces, largement composée d’eau, d’ammoniac et de méthane à l’état solide, n’a été observée de près qu’à une seule reprise, par la sonde Voyager 2 en 1986.
  • Mais on n’a pas fini d’éplucher les données données radiologiques et magnétiques recueillies par la sonde avant qu’elle ne quitte notre système solaire.
  • On connait pas moins de 27 lunes à Uranus. Or, les données de Voyager 2, repassées au peigne fin, montrent d’étranges émissions de particules de plasma, chargées énergiquement, dans l’orbite de la planète. Celles-ci semblent provenir de certaines des lunes, et l’origine probable d’un tel magnétisme – déjà observé autour de Saturne ou de Jupiter – c’est un océan liquide sous la surface de certains satellites.
  • Une nouvelle étude sur la question pointe du doigt deux lunes en particulier : Ariel et Miranda. « Il n’est pas rare que les mesures de particules énergétiques ouvrent la voie à la découverte d’un monde océanique », rappelle dans un communiqué l’auteur principal de l’étude, Ian Cohen, chercheur en sciences spatiales. « Ce qui était intéressant, c’est que ces particules étaient extrêmement confinées près de l’équateur magnétique d’Uranus.’ Précisément, entre les lunes Ariel et Miranda, ce qui les rend bien plus suspectes que leurs nombreuses sœurs.
  • Il est vrai que ces dernières années, la présence avérée ou supposée de nombreux océans sous la surface d’astres gelés à complètement chamboulé notre perception de notre propre système solaire. Or, l’eau liquide est, dans l’état actuel de nos connaissances, une condition essentielle (mais pas suffisante) au développement d’une forme de vie primitive. Chacun de ces astres où un tel océan existe peut-être représente donc aussi un écosystème potentiel.

Il est temps de se consacrer plus attentivement à Uranus

La dernière mission vers la planète gelée date de près de 40 ans, et la sonde Voyager 2 avait d’autres missions à accomplir. Certains planétologues estiment qu’il serait temps de mettre en place une autre mission exploratoire sur cet astre lointain.

  • La NASA n’a pas le budget pour scruter toutes les planètes du système solaire sous toutes les coutures. Une mission exploratoire vers Uranus, pour la bagatelle de 4,2 milliards de dollars, est une option. Mais d’autres existent aussi, vers Vénus par exemple, l’infernale jumelle de la Terre à la fois si semblable et si invivable.
  • Une telle mission vers Uranus, si elle est validée, ne serait pas prête à être lancée avant le début des années 2030.
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