Engie calme les ardeurs avant la campagne électorale : « Prolonger les plus anciens réacteurs nucléaires belges est irréaliste »

Engie calme les ardeurs avant la campagne électorale : « Prolonger les plus anciens réacteurs nucléaires belges est irréaliste »
Catherine Mac Gregor, directrice générale d’Engie. (Getty Image)

Engie, l’exploitant français des centrales nucléaires belges, ne considère pas réaliste de prolonger plus de réacteurs nucléaires que les deux convenus avec le gouvernement fédéral. Cela signifierait que la réduction significative de l’énergie nucléaire dans notre pays serait irréversible, en attendant d’hypothétiques SMR.

À la une : En marge d’une visite à la centrale thermique de Flémalle, des dirigeants d’Engie ont réaffirmé leur point de vue sur les centrales nucléaires belges auprès de certains médias.

De 7 à 5 puis à 2

Le nucléaire en Belgique : La Belgique a possédé pendant des décennies sept réacteurs nucléaires. Ils étaient rassemblés dans deux centrales : la flamande de Doel (quatre réacteurs) et la wallonne de Tihange (trois réacteurs). Ensemble, ils représentaient environ la moitié de la production électrique belge.

La situation actuelle : les fameux « réacteurs fissurés », Doel 3 et Tihange 2, ont récemment fermé leurs portes. Cela signifie que la Belgique doit aujourd’hui se contenter de cinq réacteurs nucléaires.

  • Les trois réacteurs les plus anciens, qui datent de 1975, fermeront en 2025. Soit très bientôt, conformément à la loi sur la sortie du nucléaire.
  • Les deux réacteurs les moins âgés (Doel 4 et Tihange 3), datant de 1985, ont bénéficié d’une prolongation de 10 ans après un accord âprement négocié entre le gouvernement fédéral et Engie. Ils resteront ouverts jusqu’en 2035.

L’actualité : depuis un certain temps, les politiques lancent des appels à maintenir davantage de réacteurs nucléaires ouverts après 2025. Cela pourrait même devenir un thème de la campagne électorale pour 2024. Mais c’est bien ce scénario que jugent Catherine MacGregor, CEO d’Engie, et Thiery Saegeman, patron d’Engie Belgique, « irréaliste ».

  • Il ne faut pas compter sur un redémarrage des « réacteurs fissurés » que sont Doel 3 et Tihange 2. Car le combustible en a été retiré, précise Saegeman. L’historique des problèmes de sécurité des deux réacteurs constitue un argument négatif supplémentaire.
  • Les trois réacteurs les plus anciens encore en activité atteindront l’âge critique de cinquante ans en 2025. « Aujourd’hui, avec la régulation en place, nous ne voyons pas comment nous pourrions les prolonger », a fait valoir Saegeman à Flémalle.

Les deux réacteurs nucléaires pourront-ils être prolongés après 2035 ?

Un autre scénario est-il possible ? En résumé, la Belgique devra se contenter de deux réacteurs nucléaires (Doel 4 et Tihange 3) entre 2025 et 2035. Interrogé sur un doublement de leur prolongation (soit jusqu’en 2045), le CEO d’Engie Belgique a formulé une réponse ambiguë. « C’est toujours possible. Mais ce n’est pas quelque chose qui est sur la table pour le moment. »

De plus : la prolongation de dix ans, sur laquelle un accord a été conclu avec le gouvernement fédéral en juin, n’est toujours pas terminée. Engie veut préciser dans la loi que le prochain gouvernement n’introduira pas de taxes supplémentaires ni ne réduira l’accord sur le nucléaire, rapporte De Tijd.

(OD)

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