Le cours du gaz naturel flambait atteignant de nouveaux records historiques mercredi sur les marchés européens en raison de la forte demande à l’approche de l’hiver, notamment en Asie, mais aussi de l’offre contrainte et des stocks mondiaux déprimés.
Le cours européen de référence, le TTF (Title Transfer Facility) néerlandais, grimpait de 16,36% à 135,00 euros le mégawattheure (MWh) vers 10h10 GMT (12h10 HB).
Le prix du gaz britannique pour livraison le mois prochain bondissait de son côté de 18,15% à 347,27 pence par thermie (une unité de quantité de chaleur).
Les deux marchés ont temporairement engrangé des gains supérieurs à 25% et atteint respectivement 162,12 euros et 407,82 pence peu avant 08h30 GMT (10h30 HB), un record.
« Mouvement de panique »
« La flambée actuelle des prix de l’énergie en Europe est vraiment unique », ont réagi les analystes de Société Générale, « jamais auparavant les prix de l’énergie n’avaient augmenté aussi haut et aussi vite ».
Interrogé par l’AFP, l’analyste de Commerzbank Carsten Fritsch voit dans cette accélération très forte des prix un « mouvement de panique et de peur » face à des stocks bas à l’approche de l’hiver dans l’hémisphère nord.
La plupart des observateurs de marché mettent aussi en avant la demande asiatique, notamment chinoise.
Les contraintes environnementales limitant l’exploitation du charbon ont en effet entraîné de graves pénuries d’énergies, mettant certaines usines au ralenti, et un report soudain de la demande sur le gaz au pire moment pour l’Europe qui s’apprête à rentrer dans l’hiver.
Les analystes d’ING y ajoutent un ensemble de facteurs composés « de prix élevés de l’électricité, d’une offre limitée en provenance de Russie et la possibilité d’un hiver plus froid ».
Selon les experts de Capital economics, les prix « resteront probablement élevés par rapport aux normes passées » à moyen terme.
La faute aux taxes ?
Ce matin, la CREG indiquait dans son rapport que la facture annuelle d’électricité et de gaz pourrait augmenter de 700 euros. Un grand minimum puisque leurs calculs ont été effectués sur base des prix en septembre. Dans le cas de l’électricité en particulier, les taxes et accises pèsent particulièrement lourd en Belgique, de l’ordre de 70 à 80%. Les coûts supplémentaires ne sont donc pas imputables uniquement aux fluctuations du marché.
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