Le régulateur américain des communications vient de voter la révocation de la licence de China Telecom aux États-Unis. Washington soupçonne l’opérateur chinois de représenter une menace pour la sécurité nationale, en raison de sa proximité avec Pékin. Des accusations qui rappellent forcément le cas du fabricant Huawei.
D’ici 60 jours, China Telecom America devra interrompre ses services aux États-Unis, suite à la décision de la Federal Communications Commission (FCC), après avoir fournir ses services durant près de 20 ans. Une annonce qui a évidemment fait chuter l’action de l’entreprise chinoise, tant à la bourse américaine qu’à celle de Hong Kong.
La FCC a justifié sa décision en indiquant que China Telecom « est soumise à l’exploitation, à l’influence et au contrôle du gouvernement chinois et est très susceptible d’être forcée de se conformer aux demandes du gouvernement chinois sans procédures légales suffisantes soumises à une surveillance judiciaire indépendante ». Cette proximité avec Pékin « soulève des risques importants pour la sécurité nationale [américaine] et l’application de la loi en offrant des opportunités » à China Telecom, mais aussi au gouvernement chinois « d’accéder, de stocker, de perturber et/ou d’acheminer les communications américaines », rapporte The Guardian.
Le plus grand opérateur chinois n’a évidemment pas manqué de réagir à la décision de la FCC, indiquant que cette dernière était « décevante ». China Telecom America prévoit d’utiliser tous les recours possibles pour contrer cette décision, tout en continuant d’assurer ses services auprès de ses clients.
Une guerre commerciale
Le cas de China Telecom America n’est pas unique. En 2019 déjà, lorsque Donald Trump était encore à la tête des États-Unis, Huawei s’était vu interdire de vendre ses produits sur le territoire américain, de même que de collaborer avec des entreprises américaines, en raison de soupçons d’espionnage pour le compte de Pékin. Depuis lors, le fabricant chinois est toujours interdit aux États-Unis pour des raisons de sécurité nationale, et ce, malgré le fait qu’aucune preuve tangible n’ait été avancée par les Américains.
Cela ne les a pourtant pas empêchés d’interdire d’autres sociétés chinoises, notamment China Mobile, autre opérateur de télécommunication chinois appartenant à l’État, mais aussi ZTE, équipementier. D’autres entreprises de télécommunications chinoises sont également dans le viseur de la FCC. Le régulateur américain a en effet indiqué qu’il envisageait d’interdire trois autres sociétés contrôlées par Pékin ; China Unicom America, Pacific Networks Corp et ComNet (USA) LLC.
Pour l’heure, l’Empire du Milieu n’a pas encore réagi à la décision des États-Unis, mais cela ne saurait tarder. Cette nouvelle attaque commerciale américaine ne devrait en tout cas pas améliorer les relations déjà fortement tendues entre les États-Unis et la Chine.