La France a été la cible ce jeudi d’attaques terroristes à Nice et Avignon, ainsi qu’à son ambassade de Djeddah, en Arabie saoudite. En réponse, le Premier ministre français, Jean Castex, a annoncé l’activation de ‘l’état d’urgence attentat’.
Ce matin, deux heures après l’attaque de la basilique Notre-Dame de Nice (où trois personnes ont perdu la vie), un homme armé d’un couteau aurait tenté de s’en prendre à des policiers en rue à Avignon. L’homme a été abattu.
Peu de temps après, c’est l’ambassade française de Djeddah, en Arabie Saoudite, qui a été la cible d’une attaque terroriste: un des gardes a été attaqué à l’arme blanche. ‘L’assaillant a été appréhendé directement après les faits par les forces de l’ordre saoudiennes’, pouvait-on lire dans le communiqué, diffusé par l’ambassade de France en Arabie saoudite. Les expatriés français dans le pays ont été invités à ‘faire preuve d’une vigilance maximale’.
Concernant l’attaque d’Avignon, révélée par Europe 1, la piste terroriste a finalement été écartée, rapporte l’AFP. ‘On s’écarte de la piste islamiste. L’homme avait un suivi psychiatrique et a tenu des propos incohérents’, a déclaré le parquet d’Avigon.
Le constat reste néanmoins sans appel: la France est actuellement victime de plusieurs attaques terroristes en chaîne. ‘Nous faisons face à une vague d’attentats coordonnés des islamistes radicaux’, a souligné Olivier Faure, le premier secrétaire du parti socialiste sur Twitter. En début d’après-midi, le Premier ministre a déclaré ‘l’état d’urgence attentat’, soit le niveau le plus élevé du plan de lutte contre le terrorisme en France.
Un contexte de colère
Ces attaques interviennent alors que le Moyen-Orient ne cache pas sa colère contre Emmanuel Macron, qui a promis que la France ne renoncerait pas aux caricatures du Prophète Mahomet lors d’un hommage rendu au professeur assassiné, Samuel Paty. Pour rappel, le professeur avait été sauvagement tué et décapité par un islamiste tchétchène après avoir montré à ses élèves de quatrième, dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression, des dessins caricaturés de Mahomet, alors que les représentations du Prophète sont interdites dans la religion musulmane.
La réaction d’Emmanuel Macron a donné suite à des appels au boycott de produits français dans plusieurs pays musulmans. Le président est resté sur ses positions, arguant que la liberté devait être chérie.
Depuis vendredi dernier, plusieurs pays comme le Pakistan, la Turquie, l’Iran, la Jordanie ont dénoncé ces caricatures, tandis que l’Organisation de coopération islamique, qui rassemble les pays musulmans, a dit regretter ‘des propos de certains responsables français (…), susceptibles de nuire aux relations franco-musulmanes’.
‘Défendre le Prophète’
Au Qatar, les produits français ont été retirés des magasins et la semaine culturelle française a été reportée par l’Université du Qatar. En Israël, pas moins de 200 manifestants se sont réunis samedi dernier devant l’ambassade de France pour revendiquer ‘la défense du Prophète’.
La tension est également montée d’un cran entre Emmanuel Macron et le chef de l’État turc, Recep Tayyip Erdogan: ‘Tout ce qu’on peut dire d’un chef d’État qui traite des millions de membres de communautés religieuses différentes de cette manière, c’est: ‘Allez d’abord faire des examens de santé mentale’. Des propos largement contestés par Josep Borell, le haut représentant de l’Union européenne.
De son côté, le Premier ministre malaisien a écrit une série de tweets intitulés ‘Respect des autres’ soulignant ‘l’intolérance de la France contre l’Islam’, et rappelant que ‘les musulmans ont le droit d’être fâchés et de tuer des millions de Français pour les massacres du passé.’ Ce dernier tweet a suscité un tollé et a été signalé par Twitter comme étant un ‘appel à la violence’.
En outre, des photos de drapeaux français brulés se sont également multipliées sur les réseaux sociaux.
Présent à Nice, Emmanuel Macron a rendu hommage aux victimes, expliquant que c’était ‘la France qui était attaquée’. Le président de la République a voulu apporter son soutien à ‘tous les catholiques de France et d’ailleurs’. Il a rappelé que ‘la France ne cèdera rien à son goût de la liberté’.