Dans l’actu : Joe Biden et Xi Jinping se rencontrent ce lundi à Bali, en Indonésie.

• Les sujets de discussion seront nombreux : l’Ukraine, la Corée du Nord, Taïwan et bien sûr la guerre commerciale entre les deux entités.
• Joe Biden tentera de convaincre son homologue d’isoler Poutine sur le plan diplomatique et de lever l’ambigüité chinoise sur cette question.
• Le président américain demandera probablement à Xi Jinping de contrôler la Corée du Nord, qui multiplie les tirs balistiques à quelques kilomètres des territoires de son voisin du sud et du Japon.
• Pour ce qui est de Taïwan, Joe Biden essayera sans doute de convaincre la Chine que ce qui l’attend est un scénario à l’Ukrainienne. À cette différence près que Biden a déjà brandi la menace d’une intervention américaine directe en cas d’invasion de l’île par la Chine.
• Pour ce qui est de la guerre commerciale, rappelons que l’administration Biden a maintenu les droits de douane de l’ère Trump sur plus de 350 milliards de dollars de produits chinois.

Le détail : la « bonne » relation entre Joe Biden et Xi Jinping est le seul motif d’espoir de cette réunion.

• Biden fait courir l’idée qu’il s’entend bien avec Xi Jinping. Les deux hommes se sont déjà rencontrés quand le démocrate était le vice-président d’Obama. Ainsi, Biden s’est vanté d’avoir passé plus de 78 heures avec Xi et a répété son affirmation, largement démentie, selon laquelle les deux dirigeants avaient parcouru ensemble un total de « 17.000 miles », explique Politico.
• « Rien ne remplace l’engagement de dirigeant à dirigeant… et c’est particulièrement vrai en ce qui concerne la RPC, car il n’y a personne d’autre dans leur système qui puisse vraiment communiquer avec autorité que Xi Jinping », a déclaré Jake Sullivan, conseiller du président en matière de sécurité nationale, à bord d’Air Force One, en direction de Bali.
• En fait, cette bonne relation affichée est le seul motif d’espoir lié à cette rencontre. Pour le reste, rien ne semble pouvoir réconcilier à court terme les deux pays.

Le contexte : Pékin se sent attaqué par les États-Unis.

• La visite de Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants, à Taïwan a été extrêmement mal perçue côté chinois. Une « provocation dangereuse » ne pouvant mener à rien de moins qu’un troisième conflit mondial. Désamorcer une escalade sera le plus grand défi de Joe Biden, mais il est impossible que cette rencontre aboutisse à un quelconque accord.
• Au niveau économique, les États-Unis tentent par tous les moyens d’isoler la Chine au niveau des semi-conducteurs. C’est la fameuse guerre des puces. Tout récemment, les États-Unis ont fait pression sur l’Allemagne pour que cette dernière ne laisse filer aucune technologie de ce type à Pékin. La guerre commerciale entre les USA et la RPC ne sera pas réglée en une rencontre. La Chine estime que les États-Unis ont enclenché une « quasi-guerre » pour empêcher la Chine de progresser sur le plan économique et technologique.
• Il y a enfin la question de l’arsenal nucléaire chinois. Via leurs satellites, les Américains voient très bien que la Chine développe un arsenal nucléaire sans précédent. Une rencontre spécifique est prévue ultérieurement sur cette question.
• En fait, le seul grand objectif de cette rencontre serait de prévoir d’autres rencontres, reconnaissent les conseillers de la Maison-Blanche. Joe Biden dit aussi vouloir mettre en place des « lignes rouges » à ne pas dépasser malgré la concurrence acharnée entre les deux super-puissances. Mais la plus grande réussite de cette rencontre serait que la situation ne se dégrade pas.