Quel plan Meta a-t-elle derrière la tête ? La société va lancer une version open source de son modèle d’intelligence artificielle

Alors que le reste de la société s’inquiète des implications derrière le développement des IA génératives, en particulier sur l’emploi, les Big Tech rivalisent pour sortir le meilleur modèle sur le marché, avec un véritable potentiel commercial. Et alors que Meta semble moins enthousiaste sur ses plans de métavers, la firme de Zuckerberg a peut-être là une carte à jouer.

Dans l’actualité : Meta travaille sur son propre modèle de langage IA, nommé LLaMA, qui pourra générer du texte, des images et du code, pour la confrontation avec OpenAI, qui est soutenu par Microsoft, et tout ce que Google finira par sortir de son chapeau. La firme de Mark Zuckerberg arrive un peu tard dans la course, mais elle compte bien regagner du terrain dans cette grande confrontation entre les entreprises technologiques.

  • Pour l’instant, LLaMA n’est disponible que pour des chercheurs et des universitaires, mais une nouvelle version est en préparation et sera mise à la disposition des entreprises, selon le Financial Times, qui a pu s’entretenir avec trois personnes proches du projet.
  • Il s’agira d’une version open source du logiciel, pour laquelle les données et le code utilisés seront accessibles par les utilisateurs, afin de fournir un retour à Meta sur leur fonctionnement. Les firmes qui y auront accès pourront même modifier le code, au besoin. Une manière de galoper pour rattraper les concurrents, et qui contraste avec le développement façon « secret défense » d’OpenAI, où le fonctionnement interne de l’IA reste jalousement gardé.

Le paysage concurrentiel de l’IA va complètement changer dans les prochains mois, voire dans les prochaines semaines, lorsqu’il y aura des plateformes open source qui seront aussi bonnes que celles qui ne sont pas proposées sous cette forme. »

Yann LeCun, vice-président et scientifique en chef de Meta, lors d’une conférence à Aix-en-Provence

Pour l’instant, l’utilisation de LLaMA est proposée gratuitement, mais il semblerait que la firme ait envisagé de facturer aux entreprises la possibilité d’adapter le modèle à leurs besoins en utilisant leurs propres données. Les sources du Financial Times sont toutefois contradictoires sur ce point précis.

Nous avons le choix entre décider que l’intelligence artificielle est une technologie trop dangereuse pour rester ouverte et la mettre sous clé entre les mains d’un petit nombre d’entreprises qui la contrôleront, ou, au contraire, des plateformes open source qui font appel à des contributions du monde entier. »

Yann LeCun
  • Dans tous les cas, ce retour d’expérience favorisera Meta, lui offrant une carte dans la manche pour rattraper son retard, voire reprendre la tête de la course. C’est en tout cas ce qu’on espère au sein de l’entreprise de Zuckerberg.
  • On peut aussi noter que Meta fait le jeu de la transparence sur le fonctionnement de ses systèmes, ce qui est un changement notable par rapport à il n’y a pas si longtemps que ça, quand le fonctionnement des algorithmes de Facebook et Instagram restait un secret jalousement gardé, en grande partie car ils étaient pensés pour créer une addiction.
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