Les médecins belges font grève contre le projet de réforme des soins de santé


Principaux renseignements

  • Les médecins belges font grève pour protester contre les réformes proposées dans le domaine des soins de santé.
  • La grève vise à contester le projet du ministre de plafonner les honoraires supplémentaires versés aux médecins.
  • Les médecins affirment que les changements prévus auront un impact négatif sur les soins et le choix des patients.

Le mécontentement suscité par les réformes proposées en matière de soins de santé a conduit un grand nombre de médecins belges à se mettre en grève. Il s’agit du premier débrayage national des médecins depuis près de 25 ans.

Le catalyseur de la grève est le projet du ministre de la santé, Frank Vandenbroucke, de plafonner les compléments d’honoraires versés aux médecins, une mesure qui a suscité une vive inquiétude au sein de la communauté médicale. L’Association belge des syndicats médicaux (BVAS) demande instamment à tous les médecins, qu’ils exercent en cabinet ou à l’hôpital, de ne traiter que les demandes de soins urgents entre 8 heures et 18 heures.

La BVAS soutient que le projet de loi-cadre du ministre aurait des effets préjudiciables sur la qualité des soins et le choix des patients. Elle s’oppose à une évolution vers un système de soins de santé contrôlé par l’État, caractérisé par de longues listes d’attente et des options de soins personnalisés limitées.

Réponse de la ministre

Vandenbroucke a nié dans De Ochtend sur Radio 1 d’avoir jamais qualifié les médecins de « cupides », soulignant qu’il est convaincu que les médecins généralistes méritent davantage de soutien. Il reconnaît les disparités dans les revenus des médecins, citant des exemples où les radiologues facturent beaucoup plus que les gériatres ou les médecins généralistes. Vandenbroucke souligne la nécessité de remédier à ces disparités.

La ministre souligne également les incohérences dans les pratiques de facturation des hôpitaux, en mettant en avant les variations des honoraires supplémentaires pour les procédures d’accouchement dans les différents hôpitaux. Tout en reconnaissant l’interconnexion du financement des hôpitaux et des suppléments d’honoraires, Vandenbroucke réitère son engagement en faveur d’une réforme globale des soins de santé qui inclurait un financement direct des hôpitaux.

L’impact de la grève

Une enquête réalisée par Zorgnet-Icuro révèle qu’environ 40 pour cent des médecins travaillant dans les hôpitaux généraux et universitaires flamands ont l’intention de participer à la grève. Les hôpitaux psychiatriques devraient connaître un taux de participation plus faible, avec environ 20 pour cent des médecins qui se joindront à l’action. L’impact de la grève variera considérablement d’un hôpital à l’autre, certains connaissant une participation massive tandis que d’autres n’enregistrent que des perturbations minimes.

Dans les hôpitaux où la grève a lieu, les soins non programmés seront assurés. Toutefois, plus de 80 pour cent des hôpitaux prévoient de reporter plus de la moitié des procédures programmées en raison de la nécessité de disposer d’équipes médicales complètes. L’absence d’un seul spécialiste, tel qu’un anesthésiste, peut avoir des effets en cascade sur d’autres services, entravant leur capacité à fonctionner efficacement.

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