La Belgique veut envoyer des secouristes au Maroc, mais ne reçoit « aucune invitation »

La Belgique veut envoyer des secouristes au Maroc, mais ne reçoit « aucune invitation »
Aardbeving Marokko – Said Echarif/Anadolu Agency via Getty Images

Un tremblement de terre de 6,8 sur l’échelle de Richter, avec un épicentre se situait à 70 kilomètres au sud-ouest de Marrakech, a touché près de 300.000 personnes, selon les Nations unies. Il y aurait déjà plus de 2.000 morts.

  • En raison de la présence substantielle de la diaspora marocaine en Belgique, qui a également une grande représentation dans la politique belge, les réactions au séisme ont été nombreuses tout le week-end : le gouvernement fédéral a débloqué 5 millions d’euros d’aide d’urgence, le gouvernement wallon 500.000 euros, Bruxelles et la Flandre 300.000 euros supplémentaires. La Croix-Rouge a ajouté 200.000 euros. Des campagnes de collecte de fonds sont également organisées un peu partout.
  • Fait remarquable : l’équipe B-fast a été maintenue en attente pour effectuer des opérations de sauvetage parmi les victimes, mais le Maroc n’autorise que très peu l’aide étrangère. Les critiques se multiplient à l’encontre de l’attitude léthargique du roi, qui se trouvait lui aussi à l’étranger dans un premier temps : le Maroc est un pays très autocratique. Les équipes de secours de Belgique et des Pays-Bas, entre autres, n’ont pas encore reçu le feu vert ; seules les équipes d’Arabie saoudite, du Qatar, des Émirats arabes unis, d’Espagne et du Royaume-Uni ont déjà reçu l’autorisation.
  • Les relations diplomatiques entre la Belgique et le Maroc sont de toute façon complexes : la Sûreté de l’État a signalé à plusieurs reprises par le passé que l' »ingérence », y compris par l’intermédiaire d’imams marocains, était une question sensible. Avec la fuite de Qatargate, la situation ne s’est pas améliorée : il a été révélé que le gouvernement marocain essayait activement de corrompre les députés européens avec de l’argent liquide.
  • Mais le gouvernement marocain est extrêmement sensible aux critiques à ce sujet. Après que le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open Vld) a communiqué de manière virulente sur l’ingérence, les portes se sont fermées au Maroc à toute coopération.
  • « Rappelez-vous lorsque Van Quickenborne a voulu nettoyer la Grande Mosquée de Bruxelles. Il y a fait expulser l’imam, un homme qui avait de bonnes relations à Rabat. Et quel est le résultat ? Le gouvernement ne peut plus renvoyer aucun criminel marocain« , a souligné avec finesse Theo Francken (N-VA) ce week-end.
  • Il en va de même pour le dossier particulièrement sensible des sans-papiers : beaucoup de Marocains séjournent illégalement en Belgique, mais là aussi, le Maroc refuse de faire preuve d’une grande volonté de reprendre ses ressortissants. Une situation particulièrement délicate pour la Vivaldi.

(JM)

Plus d'articles Premium
Plus