Malte, bien seule face à l’explosion de l’immigration clandestine

La crise du coronavirus n’a pas arrêter l’immigration illégale. Au contraire. Et l’île de Malte en fait les frais sans recevoir aucune aide de l’Union européenne. Une situation que dénonce Evarist Bartolo, le ministre maltais des Affaires étrangères.

Près de 1.200 migrants illégaux sont entrés sur le territoire du plus petit pays de l’Union européenne depuis le début de l’année. ‘Durant les trois premiers mois de l’année, la route de la Méditerranée centrale a vu l’immigration clandestine augmenter de 438%’, a expliqué Evarist Bartolo au site d’informations Politico.

A l’échelle de Malte, ces arrivées représentent 2 migrants pour mille habitants. De plus, il faut savoir que le pays a déjà accueilli plus de 22.000 migrants depuis 2005.

Aujourd’hui, la plupart des migrants viennent de Lybie, un pays ravagé par la guerre. Et une crise sanitaire causée par la pandémie de covid-19 s’y profile également.

Il y a près d’un mois, le ministre maltais des Affaires étrangères demandait à l’Union européenne qu’une action humanitaire soit lancée en Libye. Le but: inciter les Libyens à rester dans leur pays plutôt que de risquer leur vie en mer. Mais pour cela, il faut assurer leur sécurité directement en Libye. Un cessez-le-feu a été demandé par l’UE, mais pas entendu. Et l’opération Irini, qui doit permettre de surveiller le trafic d’armes, est en cours de discussion.

Gestion des migrants

Mais ce que voudrait aujourd’hui Evarist Bartolo, c’est une aide européenne sur la gestion des migrants. Tout comme l’Italie, Malte a fermé ses ports aux bateaux de migrants. Mais les lois internationales l’obligent à sauver les naufragés.

Au sein de l’Union européenne, le problème est toujours le même: il n’y a pas d’accord de répartition des migrants entre les pays. L’Italie, la Grèce et Malte sont obligées d’accueillir des milliers migrants et de les prendre en charge, pendant que les autres pays sont totalement épargnés.

Le ministre maltais des Affaires étrangères dénonce aussi une Europe à deux vitesses. Début mars, lorsque la Grèce a eu des problèmes avec des migrants venus de Turquie, l’Union européenne a encouragé le pays à sécuriser ses frontières et certains dirigeants se sont même rendus sur place. Mais pour la situation maltaise, ‘il n’y a pas cette visibilité: les hauts dirigeants européens ne viennent pas ici voir ce qu’il se passe’, explique Bartolo.

Il remercie toutefois l’Allemagne, la France, l’Irlande et le Luxembourg qui ont accepté à plusieurs reprises de prendre à leurs charges une partie des migrants. Mais ce n’est au final qu’une petite proportion des 27 Etats membres de l’Union européenne. ‘C’est loin de ce que nous avons besoin’, déplore le ministre maltais.

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