L’Union européenne continue de soutenir l’Ukraine malgré le blocage de la Hongrie


Principaux renseignements

  • L’Ukraine doit faire preuve d’un engagement ferme en faveur des principes de l’État de droit pour obtenir l’adhésion à l’UE.
  • L’opposition de la Hongrie, fondée sur les droits des minorités linguistiques, constitue un obstacle important au processus d’adhésion de l’Ukraine.
  • Malgré ces difficultés, l’UE reste déterminée à soutenir les efforts de réforme de l’Ukraine et son adhésion éventuelle, bien qu’un calendrier définitif reste incertain.

Le chemin de l’Ukraine vers l’adhésion à l’Union européenne sera semé d’embûches, quelle que soit la position de la Hongrie. De hauts fonctionnaires de l’UE se sont récemment rendus en Ukraine pour délivrer un message clair : des progrès significatifs sont nécessaires avant que l’adhésion ne devienne une réalité. Alors que l’Ukraine a besoin du soutien unanime des 27 États membres de l’UE pour adhérer à l’Union, l’opposition de la Hongrie, fondée sur des préoccupations concernant les droits linguistiques des Hongrois de souche, suscite la frustration des autres pays de l’UE.

La perspective d’une adhésion à l’UE est porteuse d’espoir pour de nombreux Ukrainiens en quête d’un meilleur avenir après des décennies d’indépendance vis-à-vis du régime soviétique. L’invasion de la Russie a encore renforcé le désir de l’Ukraine de rejoindre le bloc, ce qui en fait une perspective encore plus attrayante pour les Ukrainiens pro-occidentaux. Toutefois, la tentative de l’Ukraine de réduire l’autonomie des principaux organismes de surveillance a suscité l’inquiétude des gouvernements européens, soulignant ainsi les défis à venir en matière de réforme.

La position de l’UE

Les fonctionnaires de l’UE ont souligné que l’Ukraine devait adhérer pleinement à l’État de droit pour que son adhésion soit envisagée. Ils se sont engagés à trouver des moyens de surmonter l’opposition de la Hongrie si l’Ukraine démontre son engagement en faveur des réformes et adhère aux normes juridiques. Le Premier ministre danois, Mette Frederiksen, dont le pays assure actuellement la présidence de l’UE, a déclaré sans équivoque que Viktor Orban ne dicterait pas l’avenir de l’Europe.

Lors de leur visite en Ukraine, les fonctionnaires de l’UE ont souligné l’importance du respect de l’État de droit comme condition préalable à l’adhésion. Ce message a répondu en partie à la tentative controversée de l’Ukraine, en juillet, de renforcer le contrôle sur son bureau de lutte contre la corruption. Face aux protestations, les autorités ukrainiennes ont rapidement annulé la mesure. Cette affaire a montré que le pays doit garantir la transparence et assumer pleinement sa responsabilité.

L’optimisme au milieu des défis

Malgré ces difficultés, les fonctionnaires européens restent optimistes quant à l’engagement de l’Ukraine en faveur des réformes. Ils reconnaissent que le processus sera long et ardu, mais ils pensent que l’Ukraine possède en fin de compte la détermination nécessaire pour répondre aux normes de l’UE. Le vice-premier ministre ukrainien chargé de l’intégration européenne, Taras Kachka, a réaffirmé la détermination du pays à mettre en œuvre les réformes nécessaires conformément à ses engagements internationaux.

Alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a suggéré un calendrier potentiel d’adhésion avant 2030, certains fonctionnaires restent sceptiques. L’Union européenne examine attentivement la taille et l’importance stratégique de l’Ukraine pour vérifier que le pays respecte toutes les conditions d’adhésion.

Blocage de la Hongrie

Dans l’immédiat, l’opposition hongroise constitue l’obstacle le plus important. Si Orban s’est abstenu d’opposer son veto à la décision initiale d’ouvrir les négociations d’adhésion avec l’Ukraine, il bloque à présent le passage à l’étape suivante, à savoir la négociation de « groupes » de politiques. Certains fonctionnaires européens ont proposé de contourner l’objection de la Hongrie en ouvrant les groupes sans consentement unanime, mais cela nécessiterait l’approbation des 27 États membres.

Poursuivre le travail technique

Une approche plus pragmatique consiste à poursuivre le travail technique avec l’Ukraine sur les réformes, tout en interrompant officiellement les négociations sur les groupes de pays. Le Premier ministre danois, Frederiksen, croit en l’importance d’une collaboration et d’un dialogue continus malgré les obstacles actuels.

L’Ukraine, quant à elle, reste attachée à une stratégie « pragmatique », poursuivant les réformes nécessaires afin d’être prête à agir rapidement lorsque l’occasion se présentera. Si le soutien de l’UE à l’adhésion de l’Ukraine reste globalement fort, l’opinion publique dans les différents États membres révèle des niveaux d’enthousiasme variables. Il sera essentiel de répondre à ces préoccupations par une communication et un dialogue ouverts si l’on veut progresser sur la voie de l’adhésion de l’Ukraine à l’UE. (uv)

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