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L’Ukraine demande à ses alliés d’agir « maintenant » face à la Russie: « Ce que nous voyons est très grave »

L’Ukraine demande à ses alliés d’agir « maintenant » face à la Russie: « Ce que nous voyons est très grave »
Des soldats de l’infanterie de marine russe se produisent lors d’un événement marquant le 316e anniversaire de la création de l’infanterie de marine de la marine russe dans une brigade de marine distincte de la flotte russe du Pacifique. (Yuri Smityuk/TASS/Sipa USA)

Depuis plusieurs mois, l’Ukraine indique que la Russie amasse de plus en plus d’hommes et de matériels à la frontière. Pour Kiev, il n’est plus question de tergiverser.

« Il est préférable d’agir maintenant, pas plus tard » pour « dissuader la Russie ». Par ces mots adressés aux médias étrangers, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a appelé à une action immédiate de ses alliés face aux agissements russes.

« Ce que nous voyons est très grave. La Russie a déployé une importante force militaire dans les régions proches de la frontière étatique de l’Ukraine », a-t-il mis en garde.

D’après lui, Moscou a massé 115.000 soldats autour de l’Ukraine, sur la péninsule de Crimée – que la Russie a annexée en 2014 – et dans deux régions de l’Est occupées par des séparatistes pro-russes. Des chars, de l’artillerie, des systèmes de guerre électronique et des forces aériennes et navales ont également été déployés, a-t-il précisé.

« Les choses pourraient se passer en un clin d’œil »

Selon M. Kuleba, l’armée ukrainienne est devenue « incomparablement plus forte » qu’en 2014, année lors de laquelle la Russie avait annexé la Crime avant que n’éclate la guerre du Donbass, qui a fait plus de 13 000 morts. Il a fait savoir que, face à une nouvelle offensive russe, ses troupes « riposteraient ».

Il estime toutefois que, au vu des forces déployées, toute offensive russe se déroulerait très rapidement. « Si la Russie décide d’entreprendre une opération militaire, les choses se passeront littéralement en un clin d’œil », a-t-il averti.

Moscou parle de « provocations », les USA et l’OTAN n’en rajoutent pas

Accusé d’envoyer des troupes et des armes pour soutenir les séparatistes pro-russes de l’Est de l’Ukraine, Moscou a démenti. La semaine dernière, le président russe Vladimir Poutine a dit au président du Conseil européen Charles Michel qu’il était préoccupé par les « provocations » de Kiev.

La Russie estime que les États-Unis sont également responsables de l’escalade des tensions dans la région.

A Washington, justement, le porte-parole du Pentagone John Kirby a qualifié les mouvements de troupes russes de « préoccupation constante » et a promis de soutenir les forces ukrainiennes. En revanche, il a assuré qu’une intervention militaire américaine directe n’était pas imminente.

Nous continuons à voir des mouvements, nous continuons à voir des ajouts » à leurs forces près de la frontière ukrainienne, a déclaré Kirby. « Nous surveillons cela de très près », a-t-il affirmé. « Nous n’envisageons pas d’intervention militaire américaine dans ce conflit. »

Dans une interview accordée à Euractiv, le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a tenu un discours assez semblable. Disant comprendre les inquiétudes de l’Ukraine face au renforcement des troupes russes à ses frontières, il a assuré qu’il ne devait y avoir aucun doute sur la détermination de l’OTAN à « défendre tous les alliés dans la région ».

« Il y aura des conséquences si elle utilise à nouveau la force militaire contre l’Ukraine », a-t-il prévenu. Mais il ne s’agira vraisemblablement pas d’une réponse militaire. Le chef de l’OTAN a préféré évoquer des moyens économiques, financiers et diplomatiques, sans donner plus de précisions.

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