L’UE réforme le budget pour son plan de sauvetage… Avec un nouveau clash nord-sud

Jeudi soir, les dirigeants de l’Union européenne ont posé les jalons de son plan de relance à long terme. À cette fin, le budget de l’UE sera réexaminé et un fonds d’urgence créé. Mais les différences entre les pays restent frappantes.

L’Europe compte déjà plus de 108.000 victimes à cause du Covid-19 depuis le début de la pandémie. L’économie européenne est au point mort et ne redémarre que très lentement dans certains pays. Tandis que des tragédies économiques se jouent en Italie et en Espagne.

‘Cette pandémie met notre société sous forte pression. Le bien-être de tous les États membres de l’UE dépend du bien-être de l’ensemble de l’UE. Nous sommes tous dans le même bateau’, a déclaré le président du Conseil européen, Charles Michel.

Clivage nord-sud

L’approche choisie par les différents États membres est très variable. Par exemple, l’Italie, relativement pauvre, est également la plus grande victime du nouveau coronavirus, tant en termes de nombre de morts que d’un point de vue économique. Le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, a déclaré au groupe que l’urgence sanitaire était devenue une urgence économique et sociale, ‘mais maintenant nous sommes également confrontés à une urgence politique’.

L’Italie a soutenu le plan espagnol proposant 1.500 milliards d’euros de subventions pour les pays les plus touchés, financé par des obligations ‘perpétuelles’ (sans échéance). Le président français Emmanuel Macron a également soutenu cette idée en déclarant que ‘l’Europe n’a pas d’avenir si nous ne trouvons pas de réponse à ce choc exceptionnel’. Il a estimé que l’ampleur de la crise exigeait des transferts financiers vers les États les plus touchés, et pas seulement des prêts.

Mais aux Pays-Bas, en Autriche et en Allemagne, où le nombre de décès est relativement plus faible et où l’économie est également plus performante, on se méfie des transferts financiers, préférant les prêts. Un nouveau clivage nord-sud après un premier désaccord sur une éventuelle dette européenne.

Et ce sont précisément ces pays du nord qui ont également déclaré faire un effort supplémentaire pour prendre des mesures d’urgence. L’enthousiasme est moins grand dans les pays du sud. Mais les pays les plus riches restent également sceptiques.

En tout état de cause, les chefs d’État ont convenu que la Commission européenne doit remanier le budget pour les sept prochaines années à partir du 1er janvier. Cela devrait également déboucher sur un plan de relance massif. Selon les fonctionnaires, le budget de sauvetage serait compris entre 1.000 et 1.500 milliards d’euros.

‘Il n’y a qu’un seul organisme qui puisse gérer ce genre de plan massif, c’est celui de l’Union européenne, avec un lien évident avec un tel fonds de relance’, a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Prêts ou transferts

Les pays d’Europe du Nord comme les Pays-Bas ou l’Allemagne sont plus réticents à accepter des dons financiers trop importants. Il reste à voir si le fonds de sauvetage sera constitué de prêts ou de subventions.

Avant même la conclusion des discussions sur un Fonds européen de relance, les États membres de l’UE collectaient déjà des fonds pour financer les factures croissantes des soins de santé et du secteur aérien.

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