Principaux renseignements
- Les divisions internes au sein de l’UE sur ses objectifs climatiques retarderont la capacité du bloc à respecter la date limite fixée par l’ONU pour les nouveaux objectifs de réduction des émissions.
- L’UE prévoit de soumettre une « déclaration d’intention » décrivant l’objectif climatique qu’elle souhaite atteindre à l’avenir, au lieu d’une contribution officielle déterminée au niveau national (NDC) avant la COP30.
- L’absence d’accord sur des objectifs climatiques concrets d’ici novembre pourrait affaiblir l’ambition du prochain sommet des Nations unies sur le climat et encourager l’inaction d’autres pays.
Les ministres du climat de l’Union européenne devraient confirmer le report de la date limite fixée par les Nations unies pour la définition de nouveaux objectifs de réduction des émissions. Les divisions internes entre les États membres concernant les plans climatiques de l’UE sont la principale cause de ce retard. Ce retard risque d’affaiblir la position de l’UE en tant que leader mondial de l’action climatique, en particulier avant le prochain sommet des Nations unies sur le climat, au cours duquel les dirigeants mondiaux devraient dévoiler des objectifs actualisés en matière de lutte contre le changement climatique.
Plans d’urgence
Alors que les principaux émetteurs, comme la Chine, devraient respecter l’échéance de fin septembre, l’Union européenne participera au sommet sans nouvel objectif. Les Nations unies ont vivement encouragé les pays à présenter des plans climatiques révisés lors de leur assemblée générale, la semaine prochaine, afin de relancer la dynamique mondiale de lutte contre le changement climatique. Cette dynamique a été entravée par des facteurs tels que le recul du président Trump sur les engagements climatiques des États-Unis et les défis auxquels les gouvernements sont confrontés pour concilier la protection de l’environnement avec les considérations économiques et géopolitiques.
L’UE avait initialement prévu de finaliser ce mois-ci de nouveaux objectifs climatiques pour les années 2040 et 2035. Toutefois, des désaccords sont apparus entre les États membres, notamment l’Allemagne, la France et la Pologne, qui ont insisté pour que les chefs de gouvernement discutent d’abord de l’objectif 2040 lors d’un sommet en octobre. Les discussions sur les deux objectifs ont donc été reportées.
Une déclaration d’intention
En guise de plan d’urgence, les ministres de l’UE tenteront de parvenir à un accord sur une « déclaration d’intention » décrivant l’objectif climatique futur souhaité par l’UE. Bien que cette déclaration ne constitue pas une contribution officielle déterminée au niveau national (CDN) telle que définie par les Nations unies, elle est considérée comme une alternative préférable à l’absence d’accord.
Un projet de déclaration suggère que l’UE s’efforcera d’atteindre un objectif de réduction des émissions compris entre 66,3 pour cent et 72,5 pour cent d’ici à 2035. L’UE a toujours l’intention de soumettre un objectif final pour 2035 avant le sommet des Nations unies sur le climat COP30 en novembre, au cours duquel près de 200 pays négocieront les prochaines mesures à prendre pour lutter contre le réchauffement climatique. Toutefois, si elle ne le fait pas, elle risque d’affaiblir l’ambition de la COP30 et d’inciter d’autres pays à justifier leur inaction en matière de changement climatique.
L’Union européenne a toujours été un fervent défenseur des accords mondiaux ambitieux sur le climat, citant ses propres politiques climatiques robustes comme preuve de son leadership. Toutefois, les préoccupations croissantes concernant les coûts associés aux mesures climatiques, associées à la pression exercée pour augmenter les dépenses en matière de défense et d’industrie, ont entraîné une résistance de la part de certains États membres.
Les désaccords persistent
Des désaccords persistent entre les pays de l’UE concernant l’objectif climatique proposé pour 2040, à savoir une réduction de 90 pour cent des émissions nettes de gaz à effet de serre. Des pays comme la République tchèque et l’Italie ont exprimé leur opposition à cet objectif, citant des préoccupations concernant la faisabilité d’une réduction aussi importante.
Parallèlement, d’autres gouvernements, dont l’Espagne et le Danemark, plaident en faveur d’une action climatique plus forte, en soulignant la fréquence et la gravité croissantes des vagues de chaleur et des incendies de forêt dans toute l’Europe comme preuve de la nécessité urgente de lutter contre le changement climatique. Ils soulignent l’importance de réduire la dépendance à l’égard des combustibles fossiles importés et affirment que l’Europe doit faire preuve de leadership en fixant des objectifs ambitieux. (uv)
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