L’organisation des pays producteurs de pétrole, l’OPEP, a décidé jeudi de réduire la production de pétrole de 1,5 million de barils par jour au cours du deuxième trimestre de 2020. Il s’agit d’une réponse à la baisse des prix provoquée par l’épidémie de coronavirus. L’organisation n’a cependant pas réussi à obtenir le soutien de la Russie pour cette décision.
Le cartel du pétrole, dirigé par l’Arabie Saoudite, s’est réuni aujourd’hui à son siège, à Vienne. L’année dernière, l’organisation a réduit la production de 1,7 million de barils par jour. Une réponse face à la baisse des prix des concurrents de l’OPEP, qui ont commencé à produire en masse. Les États-Unis en particulier, mais aussi le Brésil, la Norvège et la Guyane ont commencé à pomper de plus en plus de barils par jour, saturant le marché.
La situation est aujourd’hui différente: la propagation mondiale de Covid-19 a poussé le prix du baril de pétrole en dessous de 50 dollars le 28 février, atteignant un nouveau record depuis 2015. L’Arabie Saoudite, en particulier, souhaite que ce prix remonte rapidement. Le FMI estime lui que le prix doit être d’environ 83 dollars le baril pour équilibrer le budget de l’État pétrolier.
Opposition de la Russie
La Russie s’est déclarée alliée du cartel en 2016. À l’époque, il était question d’une alliance plus large appelée OPEP+. Les Russes ont traditionnellement été moins enclins à réduire la production quotidienne. Au début de la réunion d’aujourd’hui, la réduction de 1,5 million de barils par jour dépendait encore de l’avis russe.
Le cartel n’a pas réussi à obtenir ce soutien russe qu’il espérait tant. L’OPEP a toutefois publié un communiqué officiel après la réunion dans lequel il ‘conseille à ses membres et alliés de maintenir jusqu’à la fin de l’année la réduction de la production introduite en décembre’. Cette réduction devait normalement s’achever en mars.
En outre, l’OPEP recommande ‘une nouvelle réduction de la production de 1,5 million de barils par jour pour atténuer l’impact sur la demande de l’épidémie de Covid-19’.
Il est maintenant crucial que le cartel du pétrole fasse participer la Russie à cette décision. Selon les analystes, si la Russie continue à forer des barils et que l’OPEP insiste pour réduire la production, cette incertitude et la saturation du marché pourraient provoquer un nouvel effondrement du prix du pétrole.
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