Le chef de l’Organisation de coopération et de développement économiques met en garde contre les conséquences des taxes sur les géants technologiques. Pour lui, les pays doivent attendre de trouver un accord multilatéral sur la question.
Aujourd’hui, de plus en plus de pays souhaitent taxer les grandes entreprises technologiques, appelés communément les GAFAM. On peut par exemple citer la France, le Royaume-Uni, la Thaïlande, la Turquie, l’Inde et bien d’autres.
Le problème est que les GAFA sont majoritairement américains. Et cela ne plait pas au président américain Donald Trump de voir ses compatriotes être autant visés par des taxes. Il a d’ailleurs lancé une enquête sur tous les pays qui ont créé ou qui prévoient de créer de telles taxes. Et cela pourrait bien déboucher à de nouvelles guerres commerciales.
C’est en tout cas ce que redoute Angel Gurría, secrétaire général de l’OCDE. La seule solution pour lui est de trouver un accord entre les membres de l’organisation. Mais les discussions sont en cours depuis plus d’un an.
Si les États-Unis sont d’accord pour trouver un arrangement, ils ne le sont pas sur le choix des entreprises à taxer. Selon le secrétaire au Trésor américain, Steven Mnuchin, les impôts doivent être calculés en fonction des revenus et non des ventes et ne doivent pas cibler certaines entreprises de manière spécifique.
Guerre commerciale mondiale
Si aucun accord n’est trouvé, ‘vous aurez une autre guerre commerciale, sauf que cette fois ce ne sera pas seulement entre la France et les États-Unis, ce qui a presque eu lieu et que nous avons réussi à éviter, mais … avec des dizaines et des dizaines de pays’ a expliqué Gurría lors d’une interview avec la BBC.
C’est en effet la menace que fait peser Donald Trump sur les pays qui créerait une telle taxe. La France avait été menacée de droit de douane sur les exportations de fromage et de champagne, entre autres.
Toutefois, de telles menaces ne semblent pas effrayer l’Union européenne qui a déclaré en janvier dernier que si l’OCDE n’arrivait pas à un accord, elle imposerait une taxe aux GAFA pour les 27 États membres et prendrait des mesures de rétorsion si les États-Unis venaient à alourdir les droits de douane.