L’ambitieux Plan Climat révélé ce mercredi par la Commission européenne ne laisse pas indifférent. Et la fin des moteurs essence et diesel à partir de 2035 ne plait pas aux acteurs du secteur automobile.
La proposition de Bruxelles de réduire à zéro les émissions de CO2 des voitures neuves en 2035 revient à interdire les moteurs thermiques et « n’est pas une solution rationnelle », a jugé mercredi l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA).
Voiture et avion, même combat
« Interdire une technologie n’est pas une solution rationnelle à ce stade », a déclaré l’ACEA dans un communiqué. L’organisation estime que « toutes les options, y compris les moteurs thermiques très efficaces, les hybrides et les véhicules à hydrogène doivent jouer un rôle dans la transition vers la neutralité climatique. »
Même opposition, peut-être plus virulente encore, de la part du secteur aéronautique. La proposition de la Commission européenne de taxer progressivement le kérosène pour les vols à l’intérieur de l’UE est jugée « contre-productive », par l’Association internationale du transport aérien IATA. « L’aviation est engagée sur la voie de la « décarbonation » et n’a pas besoin « de mesures punitives comme les taxes », a précisé l’association par communiqué.
Droits d’émission gratuits
La Fédération des entreprises belges (FEB) a été plus mesurée dans ses réactions. Elle a salué le paquet « Fit for 55 » présenté mercredi par la Commission européenne, mais averti qu’il devait aboutir « à une politique cohérente, réaliste et payable afin de ne pas compromettre l’avenir de l’industrie européenne ».
Si elle qualifie le paquet législatif « d’ambitieux », la fédération patronale met en garde contre plusieurs de ses éléments. Elle estime, entre autres, que les responsables politiques doivent veiller à ce que le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières n’incite pas d’autres pays à prendre des sanctions. Elle demande aussi que le règlement sur la répartition de l’effort entre les États membres se fonde sur le potentiel technique et économique de chaque État, afin d’assurer une ventilation « juste et équitable » entre les pays. Quant au système d’échange de quotas d’émissions, la FEB demande le maintien de l’octroi de droits d’émission gratuits, afin de ne pas faire fuir certaines entreprises vers des pays appliquant des limitations moins strictes en la matière. « La Commission européenne semble envisager une suppression rapide des droits d’émission gratuits, ce qui serait préjudiciable à l’industrie européenne », selon la FEB.
L’objectif principal du Green Deal (Pacte vert) de la Commission est de réduire les émissions de CO2 d’au moins 55% d’ici 2030 par rapport à 1990, ce qui doit mettre l’Europe sur la voie de la neutralité climatique en 2050.
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