L’inflation turque a atteint 36 % en décembre, soit la hausse la plus rapide du niveau général des prix depuis 2002.
Cela a aggravé le problème d’inflation que connaît la Turquie depuis longtemps. En novembre, le niveau des prix avait déjà augmenté de 21 % par rapport à l’année précédente, ce qui était déjà un niveau élevé. En décembre, le taux d’augmentation des prix était de 36 %, soit plus du double de celui d’il y a un an. La hausse est également beaucoup plus brutale que ce que les économistes avaient prévu.
Ce qui inquiète les Turcs, ce sont les augmentations mensuelles des prix : les denrées alimentaires ont augmenté de 16 % en un seul mois, le tabac et l’alcool de 11 % en moyenne, et les prix des hôtels et des restaurants de près de 10 % sur la même courte période.
La livre durement touchée
La livre turque a reçu un nouveau coup dur. Pour 1 euro, vous devez payer 15,45 livres turques, contre seulement 9 livres il y a un an. Le président turc Recep Tayyip Erdoğan est intervenu le mois dernier pour soutenir la livre, mais cela n’a pas eu le résultat escompté. Il reste à voir si les familles turques tiendront compte de son appel de la semaine dernière à continuer de détenir leurs économies en livres.
La montée en flèche de l’inflation en Turquie est liée à la politique monétaire contre-productive menée par la banque centrale turque sur ordre d’Erdogan. Selon la théorie économique classique, l’inflation peut être freinée par des hausses de taux d’intérêt qui refroidissent l’économie.
Mais le président turc pense le contraire et estime que des taux d’intérêt élevés entraînent une hausse des prix. Il a déjà contraint la banque centrale à réduire les taux d’intérêt à plusieurs reprises, ce qui a entraîné une dévaluation de la monnaie.