Si les États-Unis ont été relativement épargnés par la hausse des prix de l’énergie – contrairement à l’Europe –, l’économie américaine n’échappe pas aux perturbations de la chaine d’approvisionnement et les pénuries persistantes dans l’ensemble de l’économie. En mars, l’inflation a atteint son plus haut niveau depuis 1981.
Le Bureau of Labor Statistics (BLS) a rendu son verdict : en mars, l’indice des prix à la consommation (IPC) a atteint 8,5%. Il s’agit de la plus rapide augmentation depuis décembre 1981, alors que l’indice se situait encore sous les 8% en février (7,9%). En un mois seulement, les prix ont augmenté de 1,2%, selon le rapport du BLS consulté par Yahoo Finance.
Plusieurs facteurs en cause
L’inflation galopante aux États-Unis est principalement due aux dernières augmentations de prix de la nourriture, des logements et de l’essence. L’indice de suivi des prix du gaz a augmenté de 18,3% en mars. Il représente à lui seul la moitié de l’augmentation mensuelle totale de l’IPC.
Les prix des logements ont augmenté de 0,5% le mois dernier et de 5% par rapport à mars 2021. Il s’agit de la plus forte hausse depuis mai 1991. Les compagnies aériennes ont également fortement augmenté leurs tarifs, avec une hausse de 10,7% sur une base mensuelle et de près de 24% par rapport à l’année dernière. En cause : la flambée des prix des carburants et l’explosion de la demande des voyages.
L’impact de la guerre en Ukraine
L’inflation ne date pas d’hier. Elle est fortement liée à la pandémie de coronavirus qui a en effet causé de nombreux problèmes au sein de la chaine d’approvisionnement, ainsi qu’un déséquilibre entre l’offre et la demande, notamment au niveau de la main-d’œuvre – le marché américain du travail est touché par « The Great Resignation ». Mais la situation s’est aggravée avec l’invasion de l’Ukraine et son impact commence seulement à se faire ressentir aux États-Unis.
Considérés comme le « grenier de l’Europe », l’Ukraine et la Russie sont deux importants producteurs de matières premières, tant pour le secteur alimentaire que pour l’industrie au sens large. La guerre en Ukraine entraine des soucis dans l’approvisionnement du reste du monde. Des pénuries sont déjà annoncées pour le blé, l’engrais, l’huile et divers métaux précieux.
Malheureusement, vu le contexte actuel, l’inflation ne devrait pas se stabiliser de si tôt et encore moins redescendre. La Banque centrale américaine planche sur la réaction adéquate à mettre en place pour limiter l’inflation, notamment à travers l’utilisation d’outils de politique monétaire, mais l’avenir ne semble pour l’instant pas très glorieux.