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« Non, les licenciements dans la Big Tech ne sont pas un signe de récession »

« Non, les licenciements dans la Big Tech ne sont pas un signe de récession »
(Getty Images)

Les chiffres des licenciements dans la tech, aux Etats-Unis mais aussi ailleurs, continuent d’augmenter. Pour Goldman Sachs, ce n’est pourtant pas un signe de récession.

Pourquoi est-ce important ?

L'économie se dirige-t-elle vers la récession ? Les experts ne sont pas tous d'accord. Pour certains, elle sera évitée, pour d'autres, l'économie y est déjà, pour d'autres encore, c'est la stagflation qui pointe à l'horizon. L'incertitude quant à cette question chamboule aussi l'économie et les marchés financiers.

Les faits : 130.000 licenciements dans la tech cette année.

  • Comme nous l’écrivions mardi, les entreprises de la tech réduisent leurs effectifs cette année. Plus de 130.000 personnes ont déjà été remerciées.
  • C’est en ce mois de novembre que le compte est le plus élevé : le licenciement de 34.000 employés a été annoncé, dont 11.000 chez Meta (13% de la main-d’oeuvre), 3.700 chez Twitter (la moitié) et 10.000 chez Amazon (1%).
Goldman Sachs – Jan Hatzius
  • C’est le licenciement auprès d’Amazon, encore plus que les autres, qui pour de nombreux observateurs a été un signe de récession, car il intervient juste avant le Black Friday et les fêtes de fin d’année, période de grands achats sur la plateforme d’e-commerce. Signe que la demande serait en forte baisse.

L’essentiel : pas un signe de récession.

  • Pour Goldman Sachs, ces licenciements ne sont pas un signe de récession. C’est ce qu’écrit Jan Hatzius, économiste en chef de la banque de Wall Street, dans un rapport publié mardi, que Yahoo Finance a pu consulter. Il cite trois raisons :

1. Il ne s’agit pas du secteur le plus important en termes d’emploi :

  • « Premièrement, le secteur de la technologie ne représente qu’une faible part de l’emploi global – par exemple, le taux de chômage augmenterait de moins de 0,3% (de 3,7% à 4%, NDLR) même dans l’éventualité inconcevable où tous les employés dans le secteur de la ‘publication, de la diffusion et des portails de recherche sur Internet’ seraient immédiatement licenciés – de sorte que tout frein sur le marché du travail global devrait être faible. »
  • Pour une récession, le taux de chômage devrait augmenter davantage. La Fed s’attend par exemple à un taux de 4,4% en 2023 et 2024, qui serait toujours bas, pour réduire l’inflation, sans que l’économie glisse en récession.

2. Les uns licencient, mais d’autres recrutent :

  • « Deuxièmement, les offres d’emploi dans le secteur des technologies restent bien supérieures à leur niveau d’avant la pandémie, de sorte que les travailleurs licenciés dans ce secteur devraient avoir de bonnes chances de trouver un nouvel emploi », explique Hatzius.

3. Le point de vue historique :

  • « Troisièmement, les licenciements de travailleurs de la technologie atteignaient souvent des sommets dans le passé sans augmentation correspondante du nombre total de licenciements et n’ont pas été historiquement un indicateur avancé d’une détérioration plus large du marché du travail. Les licenciements dans d’autres secteurs semblent encore limités », analyse l’économiste.
  • L’emploi global continue de fait à dépasser les estimations, tous les mois, pour l’instant. En octobre, aux États-Unis, 261.000 emplois se sont ajoutés au total.

La nuance : Pour le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, une récession pend bien au nez des Etats-Unis.

  • C’est ce qu’il expliquait dans une interview avec CNN, samedi: « L’économie ne semble pas très bonne en ce moment. Les choses ralentissent, vous voyez des licenciements dans de très nombreux secteurs de l’économie. Les probabilités disent que si nous ne sommes pas en récession en ce moment, il est probable que nous le soyons très bientôt », s’alarme-t-il. Fin octobre, il avait déjà prononcé un avertissement similaire.
  • Il conseille aux ménages de reporter des achats importants (comme des télévisions, ce qui peut être surprenant comme propos pour le fondateur du géant de l’e-commerce, jute avant le Black Friday, ou des voitures) et aux PME de reporter des investissements et de faire des réserves de liquidités.
  • « Enlevez le plus de risques possible de la table. Espérez le meilleur, mais préparez-vous au pire », martèle-t-il.
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