L’Espagne a accueilli plus de réfugiés clandestins que l’Italie au cours du premier semestre de cette année, montre un rapport de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). On a recensé 18 106 migrants clandestins arrivés en Espagne depuis le début de l’année à la mi-juillet, contre 17 827 en Italie.
Depuis le début de cette année, 50 872 personnes ont effectué la traversée de la Méditerranée pour gagner l’Europe, soit moins de la moitié que l’année dernière à la fin du premier semestre, où l’on en avait dénombré 109 746. Et en 2016, à la même époque de l’année, ce chiffre était largement supérieur, puisqu’il s’établissait à 241 859.
Navires de sauvetage
L’organisation constate que bien qu’il ait globalement considérablement baissé, le nombre des migrants qui accostent en Espagne a triplé. Au mois de juin, ils ont été 10 000 à débarquer sur les côtes espagnoles, alors que l’année dernière à la même époque, on en avait comptabilisé 6 500, tandis qu’ils avaient été 93 237 à arriver en Italie. En effet, ces derniers mois, l‘Espagne a ouvert ses ports et a permis à divers navires effectuant des sauvetages de réfugiés refusés par l’Italie à s’y amarrer.
Les itinéraires vers l’Europe passant par l’Espagne et la Grèce sont visiblement plus privilégiés par les migrants, qui boudent désormais l’Italie. Par rapport au premier semestre de l’année dernière, le nombre d’arrivées sur les côtes italiennes a chuté de 80 %. Cette chute s’explique pour une grande partie par un accord signé l’année dernière entre le gouvernement italien et la Garde côtière libyenne. Depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement populiste en Italie, cette tendance à la baisse s’est accentuée, d’autant qu’il a refusé d’ouvrir ses ports aux navires d’un certain nombre d’organisations de secours opérant en Méditerranée.
Au cours du premier semestre, on a également enregistré 14 678 arrivées de migrants en Grèce, alors qu’on n’en avait recensé que 9 723 à la même période l’année dernière. À Chypre, 108 arrivées ont été comptabilisées, contre 273 à la même période l’année dernière, tandis que 243 réfugiés ont accosté à Malte.
Décès et disparitions de réfugiés
Le rapport indique également qu’au cours des six premiers mois de cette année, on a enregistré 1 443 décès ou disparitions de réfugiés au cours de la traversée de la Méditerranée, contre 2 381 victimes l’année dernière au cours de la même période.
Malgré la chute spectaculaire du nombre d’arrivées, la route centrale qui aboutit en Italie et à Malte, demeure l’itinéraire le plus meurtrier. On y a enregistré 1 104 décès ou disparitions au cours du premier semestre, moins de la moitié que les 2 221 décès constatés à la même période l’année dernière.
Sur la route de l’Ouest, qui permet de gagner l’Espagne, on a comptabilisé 294 décès, contre 123 décès à la même période l’année dernière. Enfin, 45 personnes ont trouvé la mort sur la route de l’Est, qui aboutit en Grèce ou à Chypre, contre 37 à la même époque l’année dernière.