Dubaï nourrit desobjectifs ambitieux pour les voitures électriques. Dans le petitémirat, les premiers utilisateurs de véhicules électriques peuventaccéder gratuitement aux parkings, n’ont pas à régler les péageset bénéficient de réductions sur les frais d’inscription. Même larecharge des véhicules électriques aux deux cent bornes de rechargede la ville est gratuite.
Toutefois, le fait est quele public semble très bien s’en sortir sans les voitures électriques.
Peu d’incitants
Le plus gros acheteur devoitures électriques est le gouvernement. Selon lesconcessionnaires, des centaines de véhicules électriques ont étévendus aux autorités locales au cours des dernières années. Lesexpatriés qui arrivent dans cette ville où les impôts son faiblesse tournent davantage vers des voitures de sport de luxe.
Aux Emirats arabes unis,les avantages économiques lorsque l’on possède un véhiculeélectrique ne sont pas aussi intéressants qu’ailleurs. En effet,les prix de l’essence sont parmi les plus abordables au monde. Pourremplir son réservoir d’essence, il faut débourser environ 41dollars (36 euros), contre environ 50 dollars (44 euros) auxEtats-Unis et 125 dollars (110 euros) en Norvège, pays le plusprogressiste au monde sur le plan des véhicules électriques.D’autre part, à Dubaï, le climat est extrêmement chaud. Parconséquent, la climatisation, indispensable lorsque la températureest très élevée en été, épuise la batterie du véhiculeélectrique, ce qui en réduit la portée.
Par ailleurs, lesdéplacements quotidiens à Dubaï impliquent généralement que l’ona recours au développement d’immenses autoroutes qui s’étendent sur 16 voies danscertaines zones. « Les autoroutes à Dubaï et aux Etats-Unispeuvent être intimidantes et les personnes choisissent donc desvoitures plus grandes », explique Karim El-Jisr, directeurexécutif du SEE Nexus Institute, organisme qui conseille les villesen matière de développement durable.
Selon El-Jisr, afind’accélérer l’absorption des voitures électriques à Dubaï, desvéhicules électriques plus grands sont nécessaires.
« Ici, par rapport àla Norvège, vous pouvez acheter une énorme voiture pour la moitiédu prix et la faire rouler vous coûtera un quart du prix. Alors,pourquoi voudriez-vous payer un supplément pour une voitureélectrique », explique Alf Ellefsen, consultante à Dubaï,propriétaire d’une Jaguar.
32.000 véhiculesélectriques d’ici 2020
Le gouvernement estimenéanmoins qu’il serait possible d’accueillir 32.000 véhiculesélectriques sur les routes d’ici 2020 si les constructeursproposaient des modèles adaptés à la vente dans cet émirat de 3millions de personnes.
Selon Faisal Rashid,directeur du Supreme Council of Energy de Dubaï, il n’y a en outrepas assez de voitures électriques disponibles. Il y a environ 4.000véhicules hybrides et électriques sur la route à Dubaï. Moins de1.000 véhicules sont totalement électriques. 10% de tous lesvéhicules devraient être électriques d’ici 2030, explique ledirecteur.
Il y a trois ans, Renaulta commencé à vendre sa voiture électrique Zoe à Dubaï. La DubaïElectricity and Water Authority, suivie de la police de Dubaï, ontété les premiers clients. Toutefois, en ce qui concerne le commercede détail, le constructeur automobile n’a pas connu le même succès.
Tesla n’a pas souhaitéfournir ses chiffres de vente pour la région. Mais l’entrepriseaurait plusieurs réservations pour la Tesla Model 3, une berlinefamiliale 100% électrique, la moins chère de toute sa gamme. Parailleurs, la Road Transport Authority, qui supervise les routes, lestransports en commun et les taxis, a annoncé qu’elle achèterait 200Teslas pour les intégrer à sa flotte de 5.000 véhicules.
Les premières bornes pourvoiture électrique ont été installées en 2015 à la DubaiSustainable City, un projet de ville moderne et durable de 46hectares. Selon El-Jisr, parmi les 2.700 habitants de la ville, oncompte seulement 15 Teslas et aucun autre véhicule électrique.