Les USA accusent la Russie de préparer un faux film avec de vrais cadavres pour justifier une attaque de l’Ukraine

Les « false flag operations » ou opérations sous faux drapeau ont sans doute toujours existé. Provoquer, voire simuler, un incident aux frontières en grimant quelques troupes sous les couleurs de celles d’en face fait partie des grands classiques de la manipulation à usage militaire, et c’est par exemple ainsi que les troupes allemandes ont justifié leur attaque de la Pologne en 1939. Mais ce que le Pentagone proclame que la Russie s’apprête à faire défie l’imagination.

Selon l’administration américaine, le Kremlin envisagerait de réaliser un court-métrage hyper réaliste montrant les conséquences de combats le long de la frontière entre la Russie et l’Ukraine, et qui serait censée servir de preuve d’une attaque de la part de Kiev et de ses alliés occidentaux, ce qui permettrait de justifier l’invasion.

Fausse attaque, vraies armes OTAN et vrais cadavres

« Nous ne savons pas avec certitude que c’est la voie qu’ils vont emprunter, mais nous savons que c’est une option envisagée », a déclaré le conseiller adjoint à la sécurité nationale, Jonathan Finer, à MSNBC, ajoutant que la vidéo « impliquerait des acteurs jouant des personnes en deuil de personnes tuées dans un événement qu’ils auraient créé eux-mêmes. Cela impliquerait le déploiement de cadavres pour représenter des corps de personnes prétendument tuées dans un incident comme celui-ci. »

Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a déclaré que la vidéo aurait prétendu montrer une attaque ukrainienne contre le territoire russe ou contre des minorités russophones dans l’est de l’Ukraine et serait « très graphique ». Il a ajouté que les États-Unis estiment que le plan avait le soutien du Kremlin. Selon lui, les Russes mettraient même en scène du matériel militaire issu de l’OTAN afin d’incriminer l’Alliance, comme des drones de combat Bayraktar de fabrication turque, reprend The Guardian.

Pas de preuve de la part du Pentagone

En rendant l’affaire publique, les États-Unis espèrent retarder ou ralentir les plans de Moscou. Pour Jonathan Finer, il serait « beaucoup plus difficile pour eux, après coup, de prétendre qu’ils devaient faire ce qu’ils avaient décidé de faire [NDLR : d’attaquer l’Ukraine]. » Les Britanniques se sont empressés de préciser qu’ils étaient arrivés aux mêmes conclusions que les Américains, mais ces derniers n’ont pas voulu donner plus d’informations sur leurs sources dans cette affaire de vidéo de manipulation. CNN précise que, selon une source bien informée, le Pentagone ne possède pas de vidéo russe ni de preuve qu’un tel court-métrage a bien été tourné. À l’heure d’écrire ces lignes, la Russie n’a pas répondu aux accusations des Américains.

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