Dans la ville française de Rennes, il sera interdit de chauffer les terrasses à partir du 1er janvier. Selon le conseil municipal, cette mesure est nécessaire dans la lutte contre le changement climatique et la pollution de l’environnement.
Cette mesure a un impact non négligeable sur le secteur de la restauration locale. D’autres villes devraient bientôt suivre.
Les terrasses chauffées sont devenues de plus en plus populaires au cours des dix dernières années, également chez nous. Un succès en partie dû à l’introduction de l’interdiction de fumer en Europe en 2008. En conséquence, les visiteurs des hôtels et des restaurants sont obligés de fumer à l’extérieur. Les terrasses chauffées leur offraient un peu de confort. Mais les non-fumeurs peuvent également profiter d’un verre ou d’un repas sur une terrasse chauffée en automne comme en hiver. Ces dernières années, des terrasses chauffées ont ainsi fait leur apparition dans de plus en plus de centres-villes.
En Belgique aussi, les municipalités demandent l’interdiction
Ces terrasses sont une épine dans le pied de nombreux conseils municipaux. Et également chez nous. Au début de cette année, la commune de Woluwe-Saint-Lambert a plaidé pour une interdiction des terrasses chauffées. Dans une rue, d’ailleurs, ‘parce qu’ils porteraient atteinte au caractère architectural de l’avenue’. Mais la raison d’imposer l’interdiction de façon plus large a maintenant une raison écologique. Selon l’échevin de l’urbanisme local, ‘quatre chauffages de terrasse qui brûlent pendant huit heures consomment autant qu’une voiture qui parcourt 350 kilomètres’.
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‘Comme un appartement chauffé avec les fenêtres ouvertes’
Rennes est aujourd’hui la toute première ville française à imposer l’interdiction des terrasses chauffées. Mais des plans similaires sont également en attente d’approbation dans d’autres grandes villes françaises, telles que Paris et Bordeaux.
‘Chauffer une terrasse équivaut à chauffer un appartement avec les fenêtres ouvertes. Cela n’a pas beaucoup de sens et consomme énormément d’énergie’, déclare Jacques Boutault (Europe Ecologie Les Verts), qui est maire du 2ème arrondissement de Paris. La capitale dispose déjà d’une directive à cet effet, mais les gestionnaires d’hôtels et de restaurants peuvent la contourner en payant une taxe plus élevée.
Les calculs montrent qu’un établissement d’hôtellerie et de restauration, qui est chauffé par environ cinq appareils de chauffage au gaz, génère annuellement une fois et demie les émissions de CO2 d’un ménage moyen. Multipliez cela par le nombre de terrasses chauffées et la facture de CO2 augmente rapidement.
En plus des chauffages au gaz, la ville de Rennes interdit également la version électrique. L’industrie hôtelière locale tire déjà la sonnette d’alarme et craint que de plus en plus de clients restent à l’écart. Les connaisseurs du secteur sonnent cependant une autre cloche et constatent que l’industrie hôtelière survivra également à l’interdiction des terrasses chauffées, tout comme à l’interdiction de fumer.
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