Les temps sont durs pour les Verts

Ecolo et Groen ont vécu une législature difficile. Mais désormais, ils boivent le calice jusqu’à la lie.

On peut certes s’interroger sur les accusations en chaîne qui touchent à peu près à chaque fois Ecolo ou Groen. Certains ont intérêt à faire tomber les Verts en vue du prochain scrutin. Mais ces révélations n’en restent pas moins problématiques et écornent l’image « de la politique autrement » qu’ont toujours voulu mettre en avant les écologistes du sud et du nord du pays.

En cours de législature, plusieurs tabous sont tombés pour les Verts. Le nucléaire, bien sûr, avec la prolongation pour au moins dix ans de deux réacteurs, et dans une moindre mesure, le renforcement du budget de la défense, à 2% du PIB, qui brise le fondement pacifiste des deux partis.

Désormais, il est question d’interrogations liées à la bonne gouvernance, un autre cheval de bataille des écologistes. D’abord avec le dossier Sarah Schlitz, qui, avouons-le, n’était clairement pas dramatique de prime abord. Mais la manière dont la secrétaire d’État s’est défendue lui a coûté sa tête. On ne ment pas devant un parlement.

La question du détachement de deux collaborateurs payés par Bpost au sein du cabinet de la ministre des Entreprises publiques, Petra De Sutter, est nettement plus fondamentale. Cette dernière s’est plutôt bien défendue, hier, devant la commission parlementaire, mais personne n’aura ignoré sa tentative de faire porter la patate chaude aux socialistes. Il est clair que le détachement de collaborateurs dans les cabinets n’est pas propre aux Verts.

Mais voilà que le vice-premier ministre Georges Gilkinet (Ecolo) se retrouve à son tour dans l’œil du cyclone. Hier, La Libre apprenait qu’un membre de son cabinet était payé par Skeyes pour gérer les dossiers « aviation ». Aujourd’hui, le même journal nous informe que le chauffeur du ministre est détaché de la SNCB et toujours payé par l’entreprise ferroviaire.

Même au niveau local, les écologistes s’embourbent. Dernier fardeau en date : la ville de Bruxelles aurait distribué quelque 400 tickets pour le concert très prisé de Beyoncé au stade Roi Baudouin, via l’échevinat du Sport, mené par Benoit Hellings (Ecolo), qui n’a pas voulu préciser le nombre de tickets redistribués. Encore une fois, cette pratique n’est certainement pas nouvelle, et elle profite à tous les partis (et leurs amis), mais il devient de plus en plus difficile à défendre qu’Ecolo/Groen fait de la politique autrement.

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