Les sanctions américaines contre les juges de la CPI déclenchent une condamnation internationale


Principaux renseignements

  • Le Haut Commissaire des Nations Unies, Volker Türk, a appelé le gouvernement américain à retirer les sanctions imposées à quatre juges de la CPI.
  • La CPI a fermement condamné ces sanctions qui constituent une tentative directe de saper son indépendance, de nuire aux juges visés et d’éroder l’obligation de rendre des comptes.
  • Les sanctions ont été annoncées en réponse aux enquêtes de la CPI sur des crimes de guerre présumés commis par les États-Unis en Afghanistan et par des responsables israéliens.

Le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a demandé au gouvernement américain de retirer les sanctions imposées à quatre juges de la Cour pénale internationale (CPI). Volker Türk s’est dit profondément préoccupé par le fait que ces actions contredisent directement des principes juridiques fondamentaux tels que le respect de l’État de droit et l’égalité de protection, des valeurs traditionnellement défendues par les États-Unis.

Annonces des sanctions

Les sanctions ont été annoncées par le secrétaire d’État américain Marco Rubio en réponse aux enquêtes de la CPI sur des crimes de guerre présumés commis par les États-Unis en Afghanistan et par des responsables israéliens. Rubio a condamné les actions de la CPI en tant que ciblage « illégitime » des États-Unis et d’Israël, accusant la Cour d’outrepasser son mandat et de menacer la souveraineté des États-Unis et de leurs alliés.

Les juges visés sont tous des femmes : Solomy Balungi Bossa de l’Ouganda, Luz del Carmen Ibáñez Carranza du Pérou, Reine Adelaide Sophie Alapini Gansou du Bénin, et Beti Hohler de Slovénie. La CPI a fermement condamné ces sanctions, qu’elle considère comme une tentative directe de saper son indépendance. Ces mesures entraînent le gel de tous les avoirs détenus par les juges aux États-Unis et imposent leur déclaration au département du Trésor.

La CPI maintient son soutien indéfectible à son personnel et réaffirme son engagement à poursuivre son travail malgré ces pressions. Elle fait valoir que les sanctions ne portent pas seulement préjudice aux juges visés, mais qu’elles nuisent également à l’obligation de rendre des comptes et découragent les victimes et les partisans de la Cour.

Revue de fond sur les tensions entre les États-Unis et la CPI

Cette situation met en lumière les tensions actuelles entre les États-Unis et la CPI, une cour mondiale habilitée à poursuivre des individus pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre. L’année dernière, la CPI a délivré des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de l’ancien ministre de la défense Yoav Gallant pour des crimes de guerre présumés à Gaza. Un mandat d’arrêt a également été délivré à l’encontre du chef militaire du Hamas, Mohammed Deif, dont il a été confirmé par la suite qu’il avait été tué lors d’une frappe aérienne.

Les États-Unis avaient déjà imposé des sanctions à la CPI, visant notamment son procureur général Karim Khan, qu’ils accusaient d’abus de pouvoir. L’annonce récente du département d’État américain cite spécifiquement deux juges – Bossa et Ibáñez Carranza – pour avoir autorisé l’enquête de la CPI sur le personnel américain en Afghanistan. Les deux autres juges, Alapini Gansou et Hohler, ont été cités pour leur rôle dans l’émission de mandats d’arrêt contre Netanyahu et Gallant.

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