Shinzo Abe, le Premier ministre japonais s’est rendu ce lundi à l’hôpital pour la seconde fois en 8 jours. Ces visites ‘pour de simples contrôles, affirme-t-il, inquiètent la population japonaise. Bien qu’il fête aujourd’hui un record de longévité à ce poste, il est de moins en moins populaire dans le pays.
À la sortie de son rendez-vous, Abe a affirmé qu’il se rendait à l’hôpital pour ‘prendre soin de sa santé’ et ainsi ‘continuer à travailler dur’. Selon lui, lors de la visite de ce lundi, il a reçu les résultats de la semaine dernière et a réalisé des tests supplémentaires, dont il parlera ‘à l’avenir’. Le Premier ministre tente ainsi de rassurer la population.
En 2007, Shinzo Abe avait dû démissionner de son poste à cause d’une colite ulcéreuse, une maladie inflammatoire de l’intestin. Il s’en disait guéri, mais son retour à l’hôpital laisse sous-entendre qu’il pourrait à nouveau en souffrir. Il faut dire que le chef du gouvernement a passé plus de 6 heures à l’hôpital la semaine dernière. Une source anonyme du gouvernement a déclaré que le Premier ministre avait reçu un traitement pour une ‘maladie intestinale persistante’.
Record de longévité
Ce lundi, Shinzo Abe fête aussi un nouveau record. Aucun Premier ministre n’est resté aussi longtemps à ce poste que lui. Cela fait 2.799 jours d’affilée (soit plus de 7 ans et 7 mois) qu’il est le chef du pays. Il dirige ainsi son 4e gouvernement (dont 3 consécutifs), qui court normalement jusque septembre 2021.
Selon le porte-parole de l’exécutif, Yoshihide Suga, les examens médicaux ont pour but de vérifier que le Premier ministre pourra terminer son mandat. Il note aussi qu’il n’a observé ‘aucun changement’ de l’état de santé du chef de l’État.
Popularité en berne
Sa longévité à la tête du pays, Shinzo Abe la doit en partie à sa popularité dans son pays. Mais avec la crise du coronavirus, celle-ci a chuté au plus bas. Selon l’agence de presse Kyodo, seuls 36% de la population a une opinion positive du cabinet du Premier ministre. En cause: la crise du coronavirus. Plus de 58% de la population n’approuvent pas les mesures du gouvernement.
Depuis la mi-juillet, le pays connaît une seconde vague, bien plus importante que la première. Alors qu’en avril, il n’y avait pas plus de 750 cas quotidiennement, ces dernières semaines, les autorités en compte régulièrement 1.500. Ce chiffre peut toutefois être en partie attribué à une augmentation du nombre de tests. L’État d’urgence n’a pas été décrété et les autorités pensent même assouplir les mesures concernant les voyages.
La bourse de Tokyo en hausse
Les préoccupations sur la santé du Premier ministre ne semblent pas avoir impacté la bourse. Le Nikkei, l’indice principal du pays, a terminé dans le vert ce lundi. Il avait pourtant commencé légèrement en négatif à cause des relations tendues entre la Chine et les États-Unis.