Dans l’actualité : Carrefour baisse les prix d’une centaine de produits dans ses hypermarchés, dont la farine et le papier hygiénique. Dans les plus petits magasins de Carrefour Express, les prix de 25 produits sont en baisse.

• Le supermarché a annoncé que d’autres baisses de prix suivront dans les semaines à venir : « Dans un contexte de baisse des prix des matières premières, Carrefour s’est assis avec ses fournisseurs pour renégocier les prix à la baisse », peut-on lire dans un communiqué de presse. « Il est évident que Carrefour fera bénéficier ses clients de ces nouveaux prix d’achat en répercutant cette baisse sur les prix de vente dans ses magasins ».
• Carrefour affirme vouloir ainsi protéger le pouvoir d’achat des consommateurs. Ces derniers ont été mis sous pression l’année dernière en raison d’une inflation élevée. Depuis, celle-ci est retombée à 5,6 % (en glissement annuel). Au plus fort de l’année dernière (octobre), les prix à la consommation avaient augmenté de 12,27 % par rapport à l’année précédente.

Une baisse générale des prix dans les supermarchés ?

Les détails : Il n’y a pas que chez Carrefour que les prix baissent.

• Les chaînes de magasins discount Aldi et Lidl ont également déjà baissé le prix de centaines de produits.
• Par ailleurs, la chaîne de grands magasins Colruyt a déballé il y a quelques semaines des limites d’achat sur certains produits de base, dont la farine de blé et le sucre. La chaîne a pris cette décision parce que les revendeurs, y compris les magasins de nuit, achetaient ces produits en masse.
• Les prix de certaines matières premières avaient grimpé en flèche en raison de la guerre en Ukraine. Entre-temps, ces prix ont de nouveau baissé, ce qui fait que les produits de base attirent l’attention des revendeurs.
• Par exemple, le prix de gros des céréales est passé de 12,5 dollars le boisseau (environ 35 litres) en un an à 6,2 dollars aujourd’hui.

Zoom arrière : jusqu’à il y a quelques mois, l’inflation élevée était principalement due à l’augmentation des prix de l’électricité et du gaz. Cette inflation énergétique a depuis dû céder la place à l’inflation alimentaire.

• Le prix du lait entier a augmenté de 34,6 % (en glissement annuel) en avril et celui de l’huile d’olive de 33 %, selon les chiffres de l’office statistique belge Statbel.
• Par ailleurs, une comparaison récente effectuée par l’organisation de consommateurs Test-Achat a montré que les prix des supermarchés avaient augmenté de 20,1 % d’une année à l’autre le mois dernier, répétant pour la 3e fois cette performance en 2023.
• Certaines entreprises, surtout les gros bras, sont même accusées de pratiquer la « greedflation« , contraction d’avidité et d’inflation en anglais. En gros : profiter du contexte d’inflation générale pour augmenter leurs marges.
• Les récentes baisses de prix des chaînes de supermarchés sont donc les bienvenues. Mais il reste à voir dans quelle mesure elles auront un impact à la baisse sur l’inflation.

Pas très optimiste

Le contexte général dans la zone euro n’est pas très optimiste : l’inflation alimentaire devrait rester élevée jusqu’à la fin de l’année 2023, avant de voir une véritable décrue des prix en 2024, prévient Allianz Trade dans une récente note consultée par Business AM. L’inflation alimentaire devrait rester au-dessus de l’inflation générale.

BL