Les premiers objecteurs de conscience russes débarquent en Alaska : combien ont déjà fui la Russie ?

Deux hommes russes, fuyant la conscription, se sont échoués sur l’île Saint-Laurent, dans l’ouest de l’Alaska. Ils sont les premiers objecteurs de conscience qui, à l’aide d’un bateau, ont atteint les États-Unis. Pendant ce temps, l’exode se poursuit : on estime que 700.000 Russes ont déjà quitté le pays ces dernières semaines, la plupart d’entre eux se dirigeant vers la Géorgie et le Kazakhstan.

Les hommes russes, qui ont échoué jeudi dans la ville américaine de Gambell, sur l’île Saint-Laurent, auraient fui l’un des villages côtiers de l’extrême est de la Sibérie, craignant d’être appelés à combattre en Ukraine. De là, ils ont entrepris un voyage périlleux, en remontant en bateau le détroit de Béring vers l’Alaska. Un détroit fait au moins 70 kilomètres de large, si on mesure la distance entre Gambell et le village russe le plus proche, Novoye Chaplino.

Plus de mobilisés dans les régions éloignées

Ce voyage montre à quel point les Russes sont désireux de fuir le pays, de peur d’être appelés. Les civils de l’est, dans les zones reculées, sont particulièrement susceptibles, en termes de pourcentage, d’être ramassés par l’armée. La mobilisation, bien qu’annoncée par Vladimir Poutine dans son discours, ne semble pas se limiter aux réservistes ayant une formation et une expérience militaires.

Différents chiffres circulent sur le nombre de Russes qui ont fui. Il est difficile de déterminer leur nombre exact, car certains peuvent encore retourner dans leur pays ; ceux-là sont à l’étranger en vacances ou pour des raisons professionnelles. Le chiffre de 700.000 semble donc exagéré. Le Kremlin veut d’ailleurs minimiser. « Je ne pense pas que vous deviez prendre ces chiffres au sérieux », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov. Mais il n’a pu donner aucun chiffre lui-même.

Principalement en direction du sud

Selon le magazine américain Newsweek, ce chiffre serait plutôt de l’ordre de 370.000. La Géorgie et le Kazakhstan seraient des refuges particulièrement appréciés : les Russes n’ont pas besoin de visa pour ces pays, et comme il s’agit de voisins de la Russie, ils peuvent être atteints à pied, à vélo ou en voiture.

En Finlande aussi, une augmentation du nombre de Russes franchissant la frontière a été observée. Encore plus au nord, au poste frontière avec la Norvège, on voit également des Russes munis de visas Schengen se réfugier. Les hôtels de la ville norvégienne de Kirkenes, juste de l’autre côté de la frontière, affichaient complet, les Russes y attendant leurs vols pour se rendre dans d’autres villes norvégiennes et européennes.

(OD)

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