Les points clés d’un sommet européen crucial et indécis

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a lancé ce vendredi matin le sommet qui doit permettre à l’UE de se doter d’un plan de relance post-coronavirus et d’un budget à long terme. Les négociations s’annoncent ‘très difficiles’ et elles demanderont du ‘courage politique’, a-t-il prévenu.

  • La proposition de négociation de Charles Michel porte sur 1.824 milliards d’euros: 1.074 milliards pour le budget septennal (2021-2027) et 750 milliards pour le fonds de relance. Celle-ci servira de base aux pourparlers. Il s’agit de la première rencontre physique entre tous les dirigeants européens depuis le début de la pandémie de coronavirus.
  • ‘Ce n’est pas seulement une question d’argent, mais aussi d’avenir du projet européen et de son unité’, a expliqué Charles Michel, qui estime qu’un accord rendrait l’Europe ‘plus solide et plus résistante aux chocs’. ‘Nous avons travaillé très fort’, a-t-il assuré, tout en prévenant que les négociations risquent d’être ‘très difficiles’ et qu’elles demanderont du ‘courage politique’.
  • Deux jours, vendredi et samedi, (et deux nuits?) sont prévus pour ce sommet indécis. Mais le Premier ministre letton, Krisjanis Karins, a déjà évoqué la possibilité de poursuivre les discussions jusqu’à dimanche pour tenter d’arracher un accord.
  • Les chances n’en demeurent pas moins assez minces, le leader officieux du groupe des pays dits ‘frugaux’ (Pays-Bas, Danemark, Autriche, Suède et dans une moindre mesure la Finlande), le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, les estimant à ‘moins de 50%’.
  • Les pays ‘frugaux’ s’opposent à un plan de relance trop généreux, qui ferait la part belle aux subventions directes plutôt qu’aux prêts, et qui ne serait pas assorti d’exigences de réformes budgétaires dans les pays du sud de l’Europe.
  • Ces derniers, l’Italie et l’Espagne en tête, ont été les États membres les plus touchés par la pandémie. Ils seraient par conséquent les plus grands bénéficiaires des aides européennes. Selon eux, il ne peut y avoir d’Union européenne sans solidarité.

‘L’Italie est l’un des meilleurs élèves de la zone euro’

  • ‘C’est un moment de vérité et d’ambition pour l’Europe’, a souligné le président français Emmanuel Macron, qui s’est dit ‘confiant, mais prudent’. ‘Nous ferons tout avec Angela Merkel et Charles Michel pour qu’un accord soit trouvé.’

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  • Moins optimiste, la Chancelière allemande Angela Merkel, si elle dit avoir à coeur de parvenir à trouver un compromis, voit des divergences ‘encore très, très grandes’ entre les Vingt-sept.
  • Enfin, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a souligné que ‘l’enjeu ne pourrait être plus élevé. Le monde entier nous regarde pour vérifier si l’Europe peut se montrer unie et réagir fermement à cette crise. ‘Tous les éléments sont sur la table. Les Européens attendent de nous une solution, car ce sont leurs emplois qui sont menacés.’
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