Les petites entreprises bulgares craignent le passage à l’euro


Principaux renseignements

  • Les petites entreprises bulgares craignent les difficultés financières liées au prochain passage à l’euro.
  • La hausse des prix des fournisseurs menace la survie de nombreuses petites entreprises.
  • Les entrepreneurs anticipent des défis logistiques pendant la période de double monnaie.

Les petits entrepreneurs bulgares appréhendent le prochain passage du lev à l’euro, prévu pour le premier janvier 2026. Ce changement, approuvé en juin par les responsables de l’Union européenne dans le cadre d’une initiative plus large visant à renforcer les liens entre les États membres, a suscité l’inquiétude des entrepreneurs bulgares.

Nikolay Terziev, propriétaire d’un magasin de produits biologiques dans le sud de la Bulgarie, illustre bien ces inquiétudes. Bien qu’il ait entamé le processus d’étiquetage des produits en euros, il exprime son malaise face à la transition. S’inspirant d’expériences partagées par des connaissances dans d’autres pays de la zone euro, Terziev craint que, même si les indicateurs économiques s’améliorent, la population ne soit confrontée à des difficultés financières, les grandes entreprises récoltant la majeure partie des bénéfices.

Défis et préoccupations financières

L’augmentation récente des prix des fournisseurs, qui fait planer le spectre de la faillite sur de nombreuses petites entreprises, ne fait qu’ajouter à leurs inquiétudes. Terziev souligne que la hausse des prix associée à un faible pouvoir d’achat crée un cercle vicieux, entraînant à terme une baisse des ventes.

La situation unique de la Bulgarie – qui a rattaché son lev à l’euro depuis 1999, avant même d’adhérer à l’UE en 2007 – et son niveau d’endettement remarquablement bas (24,1 pour cent de la production économique annuelle) ont contribué à son éligibilité à l’adhésion à la zone euro. Toutefois, le respect du critère final consistant à maintenir l’inflation en dessous de 2,8 pour cent, ou à ne pas dépasser de plus de 1,5 point de pourcentage la moyenne des trois membres de la zone euro dont le taux d’inflation est le plus bas, s’est avéré difficile.

Cauchemars logistiques et implications pratiques

La perspective de voir les deux monnaies circuler simultanément pendant un mois à partir de janvier 2026 amplifie encore les inquiétudes. Terziev s’attend à des cauchemars logistiques, notamment en ce qui concerne le rendu de monnaie en euros, le calcul en centimes d’euro et l’échange constant de leva contre des euros dans les banques. Il s’interroge sur la possibilité de gérer ces demandes en même temps que les activités quotidiennes de l’entreprise.

Plus