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Les personnes d’origine non-européenne sont les moins employées en Belgique : « Il y a pourtant beaucoup d’opportunités »

Les personnes d’origine non-européenne sont les moins employées en Belgique : « Il y a pourtant beaucoup d’opportunités »
Stijn Baert – Getty Images

C’est ce que révèlent les chiffres de l’enquête sur les forces de travail (FDT) de Statbel. Pour la première fois, une variable sur la nationalité et le pays de naissance a été ajoutée. Business AM a demandé à Stijn Baert, économiste du travail à l’UGent, quelles en étaient les raisons.

Explications

Baert avance plusieurs explications :

  • « Nous savons que les personnes venant de l’extérieur de l’Europe n’ont souvent pas les diplômes d’enseignement supérieur nécessaires que possèdent de nombreuses personnes ici », explique Baert.
  • « Une deuxième explication importante et que nous avons également constaté dans notre étude est que dans les familles marocaines et turques, par exemple, les attentes à l’égard des filles à l’école et sur le marché du travail sont un peu moins élevées. Il y a donc aussi des explications culturelles », soutient le professeur.
  • « En outre, nous savons qu’il existe toujours un problème de discrimination sur notre marché du travail. Lors d’un test pratique réalisé récemment à Gand et à Anvers, nous avons constaté qu’un nom turc ou marocain est beaucoup plus préjudiciable qu’un autre nom européen », explique Baert.

Pourtant, le marché de l’emploi en Belgique reste tendu. Il y a « un nombre record d’opportunités », affirme le spécialiste du marché du travail.

  • « Nous avons beaucoup de postes vacants, et les gens pensent souvent que cela est dû au fait que les gens n’ont pas de diplôme. Mais rien que dans la base de données du VDAB (le Forem flamand), nous constatons qu’environ un tiers de nos offres d’emploi ne demandent pas de diplôme et qu’environ un tiers ne demandent pas d’expérience. »
  • « Dans le cadre d’une réforme du marché du travail, dont on parle beaucoup ces derniers mois, on pourrait mettre les employeurs en contact avec les personnes ayant un bagage migratoire ».

Source : Statbel : Situation du marché du travail par nationalité d’origine

Danemark

Reste que les populations d’origine étrangère rattrapent leur retard. Par rapport à 2003, c’est dans la population belge que la progression du taux d’activité est la plus faible.

  • «Il y a, comme dans le cyclisme, une sorte de loi du handicap», explique Baert. «Celui qui est en tête dans la course a plus de mal à rester en tête. En principe, plus les personnes sont ici depuis longtemps, plus l’écart se réduit. Mais nous constatons que la vitesse à laquelle ce rattrapage se produit est plus lente que dans d’autres pays.»
  • «Le Danemark, par exemple, a beaucoup plus de succès dans l’intégration des migrants sur le marché du travail, mais ils ont également une politique migratoire totalement différente. Ils choisissent de sélectionner les personnes qui viennent travailler ou étudier dans leur pays, alors que nous avons beaucoup de migrants qui viennent chez nous pour des raisons de regroupement familial ou pour fuir leur pays.»
  • «Nous savons que lorsque ces flux sont très surreprésentés, ces personnes ont beaucoup moins de chances de réussir, ce qui diminue ensuite le soutien à la migration. Alors que la migration économique serait une bonne chose pour pourvoir nos postes vacants.»

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