La Commission européenne donne ses prévisions pour l’économie européenne en 2022. L’inflation est plus élevée qu’à la dernière estimation. En termes de prévisions de croissance, la Belgique est le maillon faible de l’UE.
De quoi mettre de la pression sur la Banque centrale européenne, et le durcissement de sa politique monétaire. La Commission européenne revoit sa copie de novembre (2,2% sur l’année 2022), et annonce ce jeudi s’attendre à un taux d’inflation de 3,5% pour l’année 2022. En 2023, elle devrait repasser sous le seuil de 2%, taux qui est l’objectif de la BCE.
Avec ce taux, peut-on encore prétendre que l’inflation est temporaire? C’est le débat auquel est exposée l’Union européenne, et en particulier les 19 pays de la zone euro. Joachim Nagel, président de la Banque centrale allemande et responsable auprès de la BCE, plaide en tout cas pour des mesures plus fortes, et indique que des hausses des taux d’intérêt seront possibles en 2022.
« Après avoir atteint un taux record de 4,6 % au quatrième trimestre de l’année dernière, l’inflation dans la zone euro devrait culminer à 4,8 % au premier trimestre de 2022 et rester supérieure à 3 % jusqu’au troisième trimestre de l’année », prévoit la Commission dans un communiqué. Au quatrième trimestre, elle devrait alors redescendre à 2,1%, car la pression sur les chaines d’approvisionnement et les prix de l’énergie devraient retomber.
Réponse de la BCE très attendue
La BCE se fait de plus en plus critiquer, d’un côté pour son inaction, de l’autre côté pour sa communication incohérente. En mars aura lieu une réunion importante. La Banque centrale est incitée à prendre des mesures comme la hausse des taux d’intérêt, ou la fin du programme des rachats, pour freiner l’inflation. D’un autre côté, l’argent « gratuit » permet de relancer l’économie après la pandémie (et a en partie gonflé l’inflation), et certains pays sont encore plus dépendants que d’autres de ces mesures, des rachats des obligations notamment.
Suite à ces prévisions de la Commission, la BCE devrait normalement aussi revoir ses prévisions à la hausse. A voir ensuite quelles politiques monétaires pourraient suivre, et si le discours qualifiant l’inflation de « temporaire » changera.
Croissance : la Belgique en dernière place
La Commission donne également ses prévisions sur la croissance, sur l’année 2022. Malte, l’Espagne et la Pologne arrivent en tête. La Belgique arrive en dernière place, bien en-dessous de la moyenne européenne (2,7% contre 4%).
Pour l’heure, une des menaces pour l’économie européenne reste la tension entre la Russie et l’Ukraine, et par prolongement entre la Russie et l’Occident. Le gaz en particulier est ce qui a fait le plus flamber les prix, et Poutine garde la main sur les valves. L’Europe est fortement dépendante du gaz russe, et ces tensions contribuent à faire augmenter les prix.