Principaux renseignements
- Les entreprises qui dépassent les prévisions de chiffre d’affaires propulsent les marchés boursiers européens à des niveaux record.
- L’impact potentiel des droits de douane américains sur le commerce mondial pèse lourdement sur les esprits des entreprises malgré des chiffres de vente positifs.
- La faiblesse de l’euro contribue à l’augmentation des ventes, près de trois quarts des entreprises du STOXX 600 ayant déclaré des ventes supérieures aux attentes pour le quatrième trimestre.
Les marchés boursiers européens atteignent des niveaux record
Les marchés boursiers européens ont atteint des niveaux record ce mois-ci, grâce aux entreprises qui ont dépassé les attentes en matière de chiffre d’affaires pour le quatrième trimestre. Toutefois, une ombre plane sur ces résultats positifs : l’impact potentiel des droits de douane américains sur le commerce mondial.
Les analystes prévoient que les bénéfices du quatrième trimestre auront augmenté de 5,4 pour cent par rapport à la même période de l’année dernière, tandis que les ventes devraient avoir progressé de 4,7 pour cent, ce qui représente le taux de croissance trimestriel le plus élevé depuis le quatrième trimestre 2022. Alors que les bénéfices des banques restent solides et que les valeurs du luxe montrent des signes de reprise après un récent effondrement, les entreprises se disent préoccupées par les politiques protectionnistes du président Trump qui menacent de perturber le commerce international, en ayant notamment un impact sur l’Europe en tant que cible potentielle.
Inquiétudes liées aux tarifs douaniers
Plusieurs éléments clés ressortent de ces rapports sur les bénéfices : Le spectre des tarifs douaniers pèse lourdement sur l’esprit des entreprises, malgré des chiffres de vente positifs. Les entreprises se préparent à une incertitude accrue et à des revers économiques potentiels en raison des droits de douane américains sur les importations, alors que le président Trump cherche à remodeler les règles du commerce mondial. L’analyse des données révèle une augmentation des mentions de « tarifs » ou de « droits de douane » dans les transcriptions de résultats depuis le début de l’année, ce qui met en évidence cette préoccupation croissante.
Cette saison de publication des résultats est également marquée par une volatilité accrue des cours des actions les jours d’annonce des résultats, les fluctuations à la hausse et à la baisse atteignant des niveaux quasi records. Les entreprises qui ne répondent pas aux attentes pour le quatrième trimestre enregistrent une sous-performance médiane de 2,6 pour cent sur une journée, la plus importante depuis 2012. À l’inverse, celles qui dépassent les bénéfices par action enregistrent une surperformance médiane de 1,7 pour cent, la deuxième plus importante jamais enregistrée.
L’euro plus faible contribue à des ventes solides
L’affaiblissement de l’euro, qui s’est déprécié de 10 pour cent par rapport au dollar depuis septembre, est cité comme l’un des principaux facteurs expliquant la bonne performance des ventes. Environ un tiers des entreprises du STOXX 600 ont publié leur chiffre d’affaires du quatrième trimestre, dont près des trois quarts ont dépassé les attentes, soit un taux de 58 pour cent par rapport au trimestre précédent.
Le secteur du luxe, malgré la menace tarifaire, fait preuve de résilience, les ventes de marques haut de gamme telles qu’Hermès et Burberry atteignant ou dépassant largement les attentes. Cette embellie a redonné de la vigueur à certaines actions à la traîne. Alors que les ventes en Chine, qui constituent traditionnellement un moteur de croissance pour le secteur, restent modérées pour la plupart des entreprises, la vigueur surprenante de l’Europe et en particulier des États-Unis permet à des marques comme Richemont de dépasser les attentes et à LVMH de reprendre sa place de plus grande entreprise d’Europe.
Les banques continuent de réaliser de bonnes performances
Les banques européennes poursuivent leurs bonnes performances en enregistrant une nouvelle forte hausse de leurs bénéfices au cours du quatrième trimestre. La solidité des marges contribue à ce succès en dépit d’une économie atone et des baisses de taux de la Banque centrale européenne. L’indice STOXX Europe 600 Banks est en passe de connaître sa neuvième semaine positive consécutive, la plus longue depuis février 1997. Ces gains ne sont pas uniquement attribuables à des marges élevées.
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