Le gouvernement britannique a annoncé vendredi dernier d’importantes réductions d’impôts pour aider les familles et les entreprises à surmonter la crise de l’énergie. Les investisseurs ont réagi de manière moins enthousiaste, poussant la livre sterling à la baisse. La monnaie est tombée à un nouveau plancher ce matin après une interview de Kwasi Kwarteng, ministre britannique des Finances, sur la BBC dimanche. Il a alors déclaré que d’autres réductions se profilaient à l’horizon.
Les gouvernements européens prennent toutes sortes de mesures pour aider leurs citoyens et leurs entreprises à surmonter la crise énergétique. Tout comme celui du Royaume-Uni. Liz Truss, la nouvelle Première ministre du pays, a déballé vendredi dernier des réductions d’impôts sans précédent. Elle a notamment annulé l’augmentation de l’impôt sur les sociétés et supprimé la tranche d’imposition supérieure de 45 %.
Les investisseurs sont mécontents des mesures prises
Les investisseurs ne sont pas satisfaits des mesures prises par le gouvernement britannique. Ils craignent que ces interventions n’alimentent davantage l’inflation et ne creusent le déficit budgétaire. Les réductions d’impôts devraient coûter plus de 105 milliards de livres au gouvernement Truss. Selon l’agence de presse Bloomberg, ce chiffre pourrait encore augmenter pour atteindre 161 milliards de livres au cours des cinq prochaines années.
La livre, qui perd du terrain depuis le début de l’année, a plongé à son point le plus bas face au dollar en 37 ans après l’annonce vendredi. Ce matin, la baisse s’est poursuivie et la monnaie britannique a encore chuté d’environ 5 % pour atteindre 1,0350 dollar, un nouveau plancher. Vers 9 heures du matin, le taux oscillait autour de 1,07 $.
Crash instantané
Selon certains traders, il y a eu un flash crash ce matin : en moins d’une demi-heure, la valeur de la livre est passée de 1,08 à ce nouveau plancher. Le marché des options estime désormais à 60 % la probabilité que la livre s’affaiblisse jusqu’à la parité avec le dollar cette année, contre 32 % vendredi.
« L’effondrement de la livre montre que les marchés manquent de confiance dans le Royaume-Uni et que la solidité financière du pays est attaquée », a commenté à Bloomberg Jessica Amir, stratégiste chez Saxo Capital Markets à Sydney. « La livre est à un cheveu de la parité et la situation ne fera qu’empirer à partir de maintenant ».
(JM)