Principaux renseignements
- Les porte-avions chinois ont mené des exercices simultanés près des îles japonaises.
- Le Japon a signalé plus de 500 décollages et atterrissages d’avions de chasse chinois, certains incidents ayant suscité des inquiétudes quant à des collisions accidentelles.
- La Chine a défendu ses actions comme étant conformes au droit international, accusant le Japon de mener des activités de reconnaissance dangereuses.
Les récents exercices simultanés menés par les deux porte-avions chinois, le Shandong et le Liaoning, dans l’océan Pacifique ont suscité l’inquiétude du Japon. Ces exercices sans précédent ont donné lieu à des centaines d’atterrissages et de décollages d’avions de chasse chinois, dont certains se sont dangereusement rapprochés des avions de surveillance japonais. Cette situation a incité Tokyo à faire part de ses vives inquiétudes à Pékin et, fait inhabituel, à divulguer publiquement des détails sur les mouvements de l’armée chinoise.
Une carte publiée par le ministère japonais de la défense révèle les positions des porte-avions depuis le 25 mai, montrant qu’ils s’approchent des îles japonaises et qu’ils naviguent parfois dans la zone économique exclusive du Japon. Le Liaoning a notamment traversé la « deuxième chaîne d’îles », une ligne de défense essentielle définie dans la politique étrangère des États-Unis, et c’est la première fois qu’un porte-avions chinois le fait, selon les médias japonais.
L’apaisement des tensions
Le Japon a déclaré avoir observé plus de 500 décollages et atterrissages d’avions de chasse et d’hélicoptères chinois au cours des exercices. Le 7 juin, un avion de chasse chinois a suivi un avion de surveillance japonais pendant 40 minutes, et un autre s’est approché d’un avion japonais pendant le double de cette durée le lendemain, en passant devant lui. Le secrétaire général du cabinet japonais a exprimé son inquiétude face à ces « approches anormales », soulignant le risque de collisions accidentelles.
La Chine a défendu ses actions comme étant conformes au droit international et a accusé le Japon de mener des activités de reconnaissance dangereuses à proximité de ses exercices militaires. Bien que les canaux de communication entre les deux pays restent ouverts, les tensions persistent.
Développements régionaux
Ajoutant au malaise régional, la Chine a révélé des mises à jour sur son tout nouveau porte-avions, le Fujian, actuellement en cours d’essais en mer et qui devrait entrer en service dans le courant de l’année. Ce porte-avions technologiquement avancé sera équipé de catapultes électromagnétiques, une caractéristique auparavant exclusive aux porte-avions américains, permettant de lancer une plus large gamme d’avions à des vitesses plus rapides et permettant aux avions de chasse de décoller avec le plein de carburant et d’armes.
Ces développements font suite à un exercice naval qui s’est déroulé en février dans la mer de Tasmanie et qui a suscité l’inquiétude de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande en raison d’un préavis insuffisant de la part de Pékin, ce qui a obligé à détourner des vols commerciaux à la dernière minute. Tout en reconnaissant la légalité de l’exercice au regard du droit international, le ministre australien de la défense, Richard Marles, a exhorté la Chine à faire preuve d’une plus grande transparence en ce qui concerne son renforcement militaire.
La Chine accuse les États-Unis d’être la source de l’instabilité en Asie
Les récentes actions de la Chine s’inscrivent dans le contexte de l’engagement des États-Unis à maintenir une forte présence dans la région indo-pacifique. Le secrétaire américain à la défense, Pete Hegseth, a récemment réaffirmé la solidarité des États-Unis avec la région, s’engageant à résister à toute tentative de pousser les États-Unis hors d’Asie ou d’intimider leurs alliés. La Chine, quant à elle, a accusé les États-Unis d’être la principale source d’instabilité en Asie.
Toutefois, dans ce contexte d’escalade des tensions, le porte-avions américain USS Nimitz aurait quitté la mer de Chine méridionale et se dirigerait vers le Moyen-Orient, alors que le conflit entre Israël et l’Iran s’intensifie.