Les États-Unis mettent fin à l’exemption de minimis : conséquences pour le commerce en ligne et l’expédition mondiale


Principaux renseignements

  • Les consommateurs américains de commerce électronique doivent s’acquitter de taxes à l’importation sur tous les biens, quelle que soit leur valeur, en raison de l’élimination de l’exemption de minimis de 800 dollars (686,11 euros).
  • Le changement vise à générer des revenus pour le Trésor américain et à réduire le déficit commercial grâce aux droits de douane appliqués aux importations mondiales de colis.
  • Les inquiétudes au sein de l’industrie mondiale de la logistique ont conduit à des suspensions et des pauses dans l’expédition des colis, tandis que les incertitudes concernant les méthodes de calcul des tarifs sont en cours de résolution.

Les États-Unis ont levé une exonération de longue date des droits d’importation pour les petits colis de livraison, ce qui marque un changement majeur dans la politique commerciale et a des conséquences sur le paysage du commerce en ligne.

Impact sur le commerce électronique

Auparavant, les articles d’une valeur inférieure ou égale à 800 dollars (686,11 euros) entraient aux États-Unis en franchise de droits en vertu d’une disposition connue sous le nom d’exemption « de minimis ». Cette exemption, en place depuis les années 1930, a connu une augmentation significative, passant de 200 dollars (171,53 euros) à 800 dollars (686,11 euros) en 2015, jouant un rôle crucial dans la stimulation de la croissance du commerce électronique international. Les détaillants ont pu expédier leurs produits directement aux consommateurs sans avoir à payer de taxes à l’importation sur ces petits articles.

Génération de revenus et réduction du déficit commercial

Toutefois, à partir de vendredi, cette exemption cessera d’exister. L’agence américaine des douanes et de la protection des frontières appliquera désormais des taux de droits de douane standard à toutes les importations de colis mondiaux, quelle que soit leur valeur. Ce changement fait suite à l’annulation de l’exemption de minimis pour les envois en provenance de Chine et de Hong Kong.

La suppression de cette exemption devrait générer des recettes substantielles pour le Trésor américain, estimées à 10 milliards de dollars (8,58 milliards d’euros) par an. L’administration Trump affirme que les droits de douane sont essentiels pour réduire le déficit commercial des États-Unis. En outre, elle affirme que la suppression de la « faille de minimis » contribuera à freiner le flux de stupéfiants illicites à travers les frontières.

Inquiétudes dans le secteur de la logistique mondiale

Ce changement de politique a suscité des inquiétudes au sein de l’industrie mondiale de la logistique. Plus de 30 pays, dont des partenaires commerciaux importants comme l’Australie, l’Allemagne, le Japon et le Mexique, ont suspendu temporairement ou partiellement les envois de colis vers les États-Unis. Les syndicats postaux du monde entier demandent des éclaircissements sur la manière dont les droits de douane seront calculés avant de reprendre les livraisons. Le géant de la logistique DHL a déclaré qu’il n’expédierait pas de colis commerciaux standard aux États-Unis tant que les incertitudes concernant la collecte des droits de douane et les procédures de transmission des données n’auront pas été levées.

Méthodes de calcul des droits de douane

La Maison Blanche a présenté deux méthodes de calcul des taux tarifaires sur les petits colis à partir du 29 août. La première méthode consiste en un tarif fixe par article, en fonction du pays d’origine, compris entre 80 dollars (68,61 euros) et 200 dollars (171,53 euros). La seconde méthode utilise un système basé sur un pourcentage lié aux taux tarifaires « réciproques » fixés par la Maison Blanche pour chaque pays.

Alors que le taux forfaitaire sera disponible pendant les six prochains mois, tous les petits colis seront finalement soumis à des droits de douane allant de 10 pour cent à 40 pour cent pour la plupart des pays. L’administration américaine négocie encore toujours des taux tarifaires « réciproques » avec des partenaires commerciaux clés tels que le Mexique et la Chine.

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