Web Analytics

Les épargnants belges n’ont jamais autant retiré d’argent de leurs banques qu’en 2023

Les épargnants belges n’ont jamais autant retiré d’argent de leurs banques qu’en 2023
(Adrian Dennis/AFP via Getty Images)

Cette année, les épargnants belges ont massivement retiré leur argent des banques, à la recherche d’options plus rentables. Au total, près de 30 milliards d’euros ont été investis ailleurs, un record absolu.

Dans l’actualité : selon les rapports financiers de plusieurs banques, les Belges n’ont jamais autant retiré d’argent de leurs comptes d’épargne pour investir dans d’autres produits, rapporte De Standaard.

  • Les grandes banques Belfius, KBC et ING ont signalé des baisses de 9 à 11 % du volume en cours. BNP Paribas Fortis n’a pas encore présenté de chiffres, mais on s’attend également à une baisse similaire.
  • Chez Crelan, le numéro cinq du marché, cette baisse a même atteint 15 %, ce qui est considéré comme exceptionnellement élevé.
  • Au total, les tendances indiquent qu’environ 28 milliards d’euros ont disparu des comptes d’épargne belges au cours de l’année écoulée. Au début de 2022, il y avait presque 300 milliards d’euros sur les comptes d’épargne des banques belges. La baisse est donc significative.

Les causes : La politique de taux d’intérêt changeante et le succès du bon d’État.

  • Les banques centrales ont augmenté le taux d’intérêt à court terme pour répondre à la hausse de l’inflation. Les banques belges, cependant, n’ont pas suivi assez rapidement selon le monde politique, ce qui a poussé le ministre des Finances Vincent Van Peteghem (cd&v) à annoncer un bon d’État d’une durée d’un an, dans le but de forcer les banques à augmenter les taux d’intérêt.
    • Le bon d’Etat de Van Peteghem, avec un rendement net de 2,81%, a connu un grand succès. Les épargnants se sont inscrits en masse, et le papier-valeur a finalement rapporté 21,896 milliards d’euros. Un record.
  • La conséquence a été que les épargnants ont massivement retiré de l’argent. Rien qu’en août, les banques ont vu s’envoler 18 milliards d’euros. La Banque Nationale de Belgique avait déjà indiqué que les banques pourraient devoir prendre des mesures correctives.
  • Grâce au succès du bon d’État, les épargnants ont également redécouvert d’autres moyens d’épargner que le livret d’épargne classique, y compris les obligations. ING a noté en septembre que l’intérêt pour ce papier-valeur était au plus haut niveau depuis 2010. Les comptes à terme et les épargnes-pensions de type branche 21 sont également devenus plus populaires.
  • Belfius dit que beaucoup d’épargnants utilisaient le livret comme un compte d’attente, en attendant de réinvestir dans un climat économique plus positif.
  • La banque pense par ailleurs que les consommateurs ont retiré de l’argent de leur livret pour pouvoir payer leurs factures.

Fuites et déplacements

Zoom avant : la sortie d’épargne par banque.

  • Chez KBC, 6,78 milliards d’euros ont été retirés des comptes d’épargne, soit 11,86 %.
  • Belfius a vu disparaître 5,3 milliards d’euros des comptes d’épargne.
  • Chez ING Bank, ce montant était de 3,1 milliards d’euros, soit 8,9 %.
  • Crelan a donc connu la plus grande fuite avec 4,65 milliards ou 15,64 %.

Nuance : Crelan a aussi connu un déplacement interne.

  • Crelan a offert une alternative à l’obligation d’État aux épargnants en proposant temporairement les mêmes taux d’intérêt nets élevés sur les dépôts à terme d’un an.
  • La banque a également augmenté les taux pour les dépôts à terme de durées plus longues. Par exemple, elle a vu son portefeuille de dépôts à terme et de bons de caisse augmenter près de cinq fois, pour atteindre plus de 7 milliards.
  • De Standaard note enfin que Crelan a principalement connu un déplacement : les épargnants se sont tournés vers d’autres produits de leur banque. Vu de cette manière, Crelan a perdu seulement 0,8 milliard vers le bon d’Etat.
Plus
05:00