Le monde est en effet assis sur une bombe à retardement en ce qui concerne les faillites. 2020 dresse une image faussée de la situation. Parce que les aides des gouvernements octroyés aux entreprises leur permettent de maintenir la tête hors de l’eau.
Selon une étude de l’assureur-crédit Euler-Hermes, près d’un tiers de la main-d’œuvre européenne bénéficie actuellement de mesures nationales pour la protection de l’emploi. De nombreux gouvernements assurent une grande partie des revenus pour les employés. Ainsi, 45 millions d’emplois sont protégés par l’État dans les cinq plus grandes économies d’Europe (Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Espagne).
On ajoute à cela l’arriéré des tribunaux de commerce lié au confinement et on obtient un tsunami de faillite en 2021. Le bureau d’Euler-Hermes s’attend à hausse de 35% dès le premier trimestre. On revivra alors la situation de 2009 après la crise financière, qui a vu un gros nombre d’entreprises mettre la clef sous la porte.
Les chiffres sont alarmants. Selon le rapport, les États-Unis connaitraient le plus grand nombre de faillites avec une augmentation de 57%. Viennent ensuite le Brésil (+45%) et la Chine (+40%).
En Europe, le Royaume-Uni et l’Espagne seront les plus touchés avec une hausse respective de 43% et 41%. L’Italie (+27%), la Belgique (+26%) et la France (+25%) complètent le classement.
L’étude prévient des risques d’une fin prématurée du programme national de soutien à l’emploi: le choc du coronavirus pourrait causer une hausse des faillites de 50 à 60 %.
Effet domino
Les faillites des grandes entreprises posent un problème particulier. Non seulement parce qu’elles compromettent la chaîne d’approvisionnement de leurs clients, mais surtout parce que leurs fournisseurs ne seront plus payés. Ils risquent à leur tour de faire faillite. Plus l’entreprise est grande et plus le risque d’effet domino est grand.
Les États-Unis sont particulièrement vulnérables dans ce domaine, indique le rapport. Selon l’agence d’analyse financière Bloomberg, le nombre de faillites d’entreprises avec un chiffre d’affaires de plus de 50 millions de dollars devrait doubler au cours du second semestre de cette année. Quelques grands noms sont déjà tombés : Hertz, Latam Airlines, Intelsat, J.C. Penney, Neiman Marcus, etc.