Des producteurs de caféont découvert un nouveau produit susceptible de compléter lesrevenus de la vente traditionnelle de grains de café. En effet, lapeau ou pulpe qui entoure la cerise de café, auparavant utiliséedepuis des générations par des agriculteurs du Salvador en tantqu’engrais bon marché ou tout bonnement considérée comme déchet,constitue actuellement la base de boissons de plus en pluspopulaires.
Il y a quelques années, des agriculteurs se sont rendu compte que ce qui avait étélongtemps considéré comme un détritus pouvait représenter unevaleur ajoutée significative aux potentialités commerciales. Via le séchage des coquesde café et en les trempant ensuite dans l’eau chaude, on obtient la « cascara », une sorte de boisson chaude avec un arômeparticulièrement intéressant. Cette boisson est maintenant siprisée que des grandes chaînes s’y intéressent et l’incluent dansleur offre .
Prix intéressant
La chaîne de caféStarbucks a ainsi lancé une nouvelle catégorie de produits à basede cascara aux États-Unis et au Canada. Des concurrents tels queStumptown Coffee Roasters et Blue Bottle Coffee ont également ajoutéde la cascara à leurs cartes en tant que thé ou comme boissongazeuse. Intelligentsia Coffee procède également à desassociations de cascara dans ses menus.
Grâce à la demande deces chaînes, l’enveloppe de café coûte souvent plus cher que legrain de café en lui-même. Les producteurs du Salvador affirmentavoir reçu 7 dollars (6 euros) pour une livre de cascara, alors quele prix moyen pour une livre de café tourne autour d’1,20 dollars(0,8 euro), le prix le plus bas en deux ans suite à une surabondancede grains d’arabica.
Arômes
« La cascara contientmoins de caféine et a un goût moins prononcé que le café »,expliquent les vendeurs sur le site de Bloomberg. « Outre lesnotes d’hibiscus, on peut avoir des arômes de papaye ou de pomme verte selon les caractéristiques de production ou l’emplacement descultures. »
Les ventes de cascara sontencore trop minimes pour être mesurées. Même si la demandeaugmente, il existe des risques qu’il ne s’agisse que d’une modepassagère. Les agriculteurs souhaitent commercialiser un produitdurable. Les clients veulent également des garanties et ne veulentpas courir le risque de commercialiser un produit pour lequel il n’yaura pas de stocks l’année suivante.
Cependant, lesagriculteurs locaux soulignent que les ventes de cascara ontsensiblement augmenté. Enfin, ils ne craignent pas que la popularitécroissante de cette marchandise ne termine par cannibaliser lesventes de café traditionnel.