Les déboires économiques de la France menacent la stabilité de la zone euro


Principaux renseignements

  • La hausse des rendements obligataires de la France est le signe d’une perte de confiance des investisseurs dans sa stabilité financière
  • Les approches fiscales opposées de la France et de l’Allemagne exacerbent les tensions au sein de la zone euro.
  • Une crise politique potentielle en France pourrait menacer la stabilité de la zone euro, soulignant la nécessité d’une action collective de la part des États membres européens.

L’Europe se trouve à un tournant critique en raison des défis économiques importants auxquels sont confrontés ses principaux États membres.

La précarité budgétaire

Le rendement des obligations d’État françaises a dépassé celui de l’Italie et de la Grèce, reflétant la perte de confiance des investisseurs dans la stabilité financière de la France. Cette instabilité souligne les fissures croissantes au sein de la zone euro.

Le contraste frappant entre les approches budgétaires de la France et de l’Allemagne exacerbe encore les tensions. Alors que l’Allemagne adhère à l’orthodoxie budgétaire, la France s’est montrée plus prodigue, ce qui a creusé l’écart entre leurs ratios dette/PIB depuis la crise financière de 2007.

Le rôle incertain de l’IPT

Toutefois, les experts estiment que la France a remplacé l’Italie en tant que principale préoccupation au sein de la zone euro. Le TPI vise à fournir une bouée de sauvetage aux économies en difficulté en achetant des obligations d’État, mais il est conditionnel et reste inutilisé.

Le paysage politique de la France ajoute une nouvelle couche de complexité. Un gouvernement de coalition fragile est confronté à des divisions internes sur la question de l’augmentation des impôts et de la réduction des dépenses pour s’aligner sur les lignes directrices européennes en matière de stabilité. Un éventuel vote de défiance pourrait déclencher une plus grande instabilité et même conduire à une élection présidentielle anticipée.

Crise auto-induite?

Une crise politique et financière pourrait survenir si la France tente d’invoquer l’instrument. Les débats internes à la France tournent également autour d’un projet d’impôt sur la fortune portant le nom de l’économiste Gabriel Zucman. La gauche soutient cette mesure, tandis que les partis centristes et de droite s’y opposent, arguant qu’elle provoquerait une fuite des capitaux et entraverait la croissance économique.

Si un virage à droite peut être bénéfique pour le chancelier allemand, Friedrich Merz, il soulève des inquiétudes quant à la stabilité future de la zone euro. Merz est confronté à des défis intérieurs liés à la lenteur de la croissance économique et à l’enlisement des réformes.

Appel à l’action collective

La lutte contre la stagnation économique de l’Europe nécessite un effort collectif de la part de ses États membres, en particulier de la France et de l’Allemagne. Mario Draghi, ancien Premier ministre italien et président de la BCE, a appelé à une simplification des procédures et à une plus grande déréglementation pour stimuler la compétitivité. (jv)

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